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Agenda - Toxicomanie

Oum el-Nour se dote d’un nouveau centre d’accueil

La prise en charge d’une plus grande diversité de cas liés à la consommation abusive de drogues : tel est l’objectif à long terme de l’association Oum el-Nour.

Le nouveau centre d’accueil d’Oum el-Nour.

La Journée mondiale de lutte contre la drogue est l’occasion pour l’ONG Oum el-Nour d’annoncer l’ouverture d’un nouveau centre d’accueil à Zouk. Ce centre sera inauguré ce jeudi, sous le patronage du ministre démissionnaire des Affaires sociales, Waël Bou Faour. Il aura pour but d’accueillir, en plus des toxico-dépendants, des personnes qui consomment de la drogue de manière abusive, mais qui poursuivent toujours leurs activités sociales et professionnelles. Ce centre aura également pour but d’élargir le rayon d’action de l’ONG afin de mieux combattre le fléau de la drogue.
L’inauguration de ce nouveau centre s’inscrit dans la mission de prévention d’Oum el-Nour depuis 1990 et d’assistance aux toxicomanes, afin qu’ils puissent retrouver une place dans la société.
La prévention se fait principalement au niveau des élèves et des étudiants, mais vise aussi les parents et les enseignants. Depuis 2010, l’initiative SAIL (Skills for Adolescence to Improve Life) a pour but d’encadrer les élèves de la maternelle au lycée pour les protéger et les sensibiliser aux dangers de l’addiction. Ce programme s’est déjà adressé à plus de 8 000 élèves de 2010 à 2012. Pour les plus jeunes, il s’agit de leur transmettre les aptitudes necessaires pour qu’ils ne se laissent pas influencer par leurs aînés, à travers l’affirmation de leur personnalité. Pour les plus âgés, l’objectif est de leur faire prendre conscience des dangers des différentes substances sur leur santé et du risque de sombrer dans la dépendance. Il s’agit également de les inciter à jouer un rôle préventif auprès des plus jeunes en montrant l’exemple à suivre. Les programmes de prévention visent également à créer des « agents de prévention », essentiellement des enseignants, qui reçoivent des formations spécialisées pour contribuer à la diffusion et à l’efficacité de la prévention chez les jeunes. Enfin, les parents sont informés des différents dangers liés à la drogue qu’encourent leurs enfants, mais aussi orientés sur la manière de gérer les problèmes familiaux liés à la consommation de drogue par leurs enfants.
Oum el-Nour tient également un centre d’accueil, qui se charge de diagnostiquer les cas de toxico-dépendance et de proposer les traitements adéquats, parmi lesquels l’intégration à un centre de réhabilitation. L’association gère deux centres de réhabiliation résidentiels ; l’un réservé aux hommes à Sehaïlé, avec une capacité de 60 personnes, et un autre réservé aux femmes, qui se situe à Fatqa, d’une capacité de 30 personnes. Le programme de désintoxication et de réhabilitation est d’une durée de 15 mois. Les participants intègrent volontairement le centre et sont libres de le quitter à tout moment. Au terme du programme, les personnes traitées sont suivies pour une meilleure réintégration sociale et professionnelle.

Quelques chiffres sur Oum el-Nour
Sur les 374 personnes venues demander de l’aide en 2012, la majorité étaient des hommes, et seules 20 % ont intégré le centre de réhabilitation. Parmi celles qui ont intégré le centre, 40 % ont moins de 25 ans et seules 33 % ont terminé le programme.
Une étude effectuée sur 419 individus traités par le centre de réhabilitation montre que 50 % de ceux qui ont complété le programme étaient toujours abstinents après cinq ans, ce qui montre l’efficacité du traitement. Ces chiffres sont certes significatifs, mais ils concernent simplement les centres d’Oum el-Nour, vu l’absence de statistiques au niveau national et du manque de crédibilité de celles-ci. Pour Danièle Karam, directrice générale d’Oum el-Nour, un observatoire national pour la consommation de drogue est essentiel afin d’avoir des données précises et fiables sur la consommation de drogue.
L’action d’Oum el-Nour consiste enfin à faire du lobbying pour faire amender la loi existante. Ainsi, à l’initiative de l’ONG Skoun, les différentes associations qui œuvrent pour la prévention contre la drogue et la réhabilitation des toxicomanes ont été invitées à proposer les amendements nécessaires à la loi existante. Parmi les principales revendications, l’adoption d’un système de peine proportionnel à la gravité du délit commis, ou encore la suspension des poursuites judiciaires en cas de traitement suivi et complété.
La Journée mondiale de lutte contre la drogue est l’occasion pour l’ONG Oum el-Nour d’annoncer l’ouverture d’un nouveau centre d’accueil à Zouk. Ce centre sera inauguré ce jeudi, sous le patronage du ministre démissionnaire des Affaires sociales, Waël Bou Faour. Il aura pour but d’accueillir, en plus des toxico-dépendants, des personnes qui consomment de la drogue de manière...