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Moyen Orient et Monde

« Blé contre farine », ou l’improbable accord entre belligérants

Dans le nord de la Syrie, les rebelles ont pris le contrôle des régions rurales où se trouvent la plupart des champs de blé, mais n’ont aucun moyen d’en moudre les grains ; le gouvernement de Damas, lui, gère toujours les minoteries d’Idleb mais n’a plus de quoi les approvisionner. Malgré l’effroyable guerre civile qui déchire le pays, les deux camps sont parvenus à une conclusion logique à défaut d’être naturelle : il leur faut s’entendre. Chaque semaine, les insurgés livrent au gouvernement qu’ils tentent de renverser des dizaines de milliers de tonnes de blé. Le gouvernement les broie dans les meuneries d’Idleb, prélève son écot et les renvoie sous forme de farine dans les zones rebelles. Abou Hassan, un opposant qui travaille dans une boulangerie de Salkine, une ville de la province d’Idleb, explique ainsi cet improbable accord : « Le blé n’a rien à voir avec le gouvernement, c’est la propriété du peuple. »
À Salkine, un autre activiste, Wajdi Zaïdou, estime que dans une certaine mesure, il devient plus facile de traiter avec le gouvernement, du moins concernant la vie de tous les jours. Il en veut pour preuve la nomination à Idleb d’un gouverneur plus enclin au dialogue que ses prédécesseurs, ce qui a permis de conclure l’accord sur le blé. Les deux camps, dit Wajdi Zaïdou, ont au moins un objectif en commun : permettre à l’administration de continuer à fonctionner. « Avec cette révolution, affirme-t-il, on ne veut pas détruire les institutions de l’État, on veut se débarrasser du régime. »
En deux ans, le conflit syrien a fait près de 100 000 morts, des millions de déplacés, et chaque jour apporte sa cohorte de nouvelles horreurs commises d’un côté ou de l’autre. Mais en dehors du champ de bataille, le pragmatisme s’impose. Les insurgés racontent ainsi comment, lorsqu’ils se sont emparés l’an dernier de la moitié d’Alep, la plus grande ville du nord du pays, les autorités ont coupé le réseau électrique. Les rebelles n’ont fait ni une ni deux : ils ont sectionné les câbles alimentant les zones gouvernementales. Au bout de quelques semaines, le gouvernement a accepté de rétablir le courant, et les opposants de réparer les pylônes. Conclusion : Alep en guerre dispose d’électricité 24 heures sur 24.

(Source : Reuters)
Dans le nord de la Syrie, les rebelles ont pris le contrôle des régions rurales où se trouvent la plupart des champs de blé, mais n’ont aucun moyen d’en moudre les grains ; le gouvernement de Damas, lui, gère toujours les minoteries d’Idleb mais n’a plus de quoi les approvisionner. Malgré l’effroyable guerre civile qui déchire le pays, les deux camps sont parvenus à une...
commentaires (1)

Si on les laissait faire , ils s'entendraient entre eux, mais quand on envoie 40.000 mercenaires de 48 nationalités différentes comment pourraient ils le faire ?

Jaber Kamel

14 h 25, le 21 juin 2013

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Commentaires (1)

  • Si on les laissait faire , ils s'entendraient entre eux, mais quand on envoie 40.000 mercenaires de 48 nationalités différentes comment pourraient ils le faire ?

    Jaber Kamel

    14 h 25, le 21 juin 2013

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