Dans une déclaration qu’il a faite hier, M. Joumblatt a affirmé d’emblée que « les événements politiques successifs et les développements qui s’accélèrent confirment jour après jour l’importance de la politique de distanciation lancée par le Premier ministre (démissionnaire), Nagib Mikati, au sujet de laquelle ce dernier avait été vivement critiqué ».
Le chef du PSP a rendu un hommage marqué à M. Mikati « qui restera, qu’il soit ou non à la tête du gouvernement, un symbole-clé de l’action nationale et un porte-étendard de l’entente, du dialogue, du centrisme et de l’unité nationale ». « Aujourd’hui, a poursuivi
M. Joumblatt, l’aggravation de la situation en Syrie et l’implication libanaise dans ce bourbier font que la réhabilitation de la politique de distanciation est devenue une urgence. Dans ce contexte, nous prions la résistance, dont des centaines de combattants sont tombés pour libérer le Liban-Sud de l’occupation israélienne et qui a réalisé une victoire historique dans ce domaine (...), à réorienter ses armes dans cette seule direction. »
« L’implication inopportune des armes de la résistance (dans la guerre en Syrie) pour soutenir un régime qui a massacré des civils et des innocents, bombardé des villes et des villages, et emprisonné des centaines de milliers de personnes, est de nature à défigurer son parcours militant, à détruire tout le crédit politique et populaire qu’elle a accumulé au fil des années, et à vider de leur sens ses réalisations historiques », a estimé M. Joumblatt, qui a également dénoncé les appels lancés par des cheikhs sunnites au jihad (guerre sainte) en Syrie aux côtés des rebelles, après que le Hezbollah eut reconnu sa participation aux batailles de Qousseir aux côtés de l’armée de Bachar el-Assad.
M. Joumblatt a repris à son compte la mise en garde du chef du courant du Futur, Saad Hariri, mardi, contre le jihad en Syrie, « qui risque, autant que les appels lancés à ce sujet, d’accentuer la tension sur la scène locale, sans pour autant induire un changement quelconque en Syrie ». « Les appels au jihad servent l’intérêt du régime syrien qui s’est spécialisé dans l’exploitation de la prétendue Qaëda pour justifier sa guerre contre son peuple », a déclaré M. Joumblatt.
Le chef du PSP, qui a vigoureusement dénoncé le rapt des deux évêques grec-orthodoxe, Boulos Yazigi, et syriaque-orthodoxe, Youhanna Ibrahim, a insisté sur le fait que « le peuple syrien n’a pas besoin de jihadistes du Liban ou d’ailleurs pour le soutenir dans le combat qu’il mène depuis deux ans afin d’obtenir ses droits nationaux légitimes ». « Il a seulement besoin que la communauté internationale sorte de sa léthargie pour lui offrir le soutien susceptible de lui permettre d’induire un changement substantiel sur le terrain, au lieu de se contenter de communiqués, de discours, de réunions improductives ou d’aides non létales », a encore déclaré M. Joumblatt avant de dénoncer les agressions dont des réfugiés syriens sont parfois la cible, notamment à Tripoli.
commentaires (5)
Ahhh, mais le revoici notre Joumby national! On commençait un peu à s'inquiéter de son silence... il devait avoir le ventre plein; phase de digestion chez certains reptiles. La dernière fois qu'il avait causé, ou si vous préférez... éructé les restes d'un insecte happé la veille, c'était pour dire les Druses en Syrie qui ne se rangeraient pas derrière an-noussra & co étaient bon à être tués (!!???). Alors bon, si maintenant il critique ceci ou cela du hezb et sans preuves en plus.. je pense que cela ne peut faire qu'une belle jambe au hezb ... Je ne serais évidemment jamais mal élevé au point d'employer ces termes concernant le chef des bandes armées qui s'est séparé de sa guibole au nord de la Syrie.. d'accord à la gentille demande de ses amis de an-noussra (Je suppose qu'il doit s'agir d'un rituel propre à ces particuliers djihadistes très croyants en Dieu; une sorte de sacrifice pour sceller un alliance profonde.
Ali Farhat
01 h 13, le 26 avril 2013