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Syrie: les évêques d'Alep toujours portés disparus

Les deux évêques orthodoxes d'Alep enlevés en Syrie étaient toujours portés disparus mercredi après l'annonce de leur libération par une association chrétienne qui s'est ensuite rétractée.

Le pape François a demandé la libération des deux prélats, affirmant que des "nouvelles contradictoires" circulaient à leur sujet et priant pour qu'ils "reviennent vite dans leurs communautés".

"Nous n'avons pas de nouvelles informations. Nous ne pouvons pas dire qu'ils ont été libérés", a indiqué à l'AFP le prêtre Ghassan Ward, du diocèse grec orthodoxe d'Alep, dans le nord de la Syrie.

"Nous n'avons eu aucun contact avec" Mgr Youhanna Ibrahim, évêque syriaque orthodoxe d'Alep, et Mgr Boulos Yazigi, évêque grec orthodoxe de la même ville, a-t-il poursuivi, indiquant que les efforts pour leur libération se poursuivaient.

"Nous sommes très inquiets", a souligné le prêtre.

Un responsable au diocèse syriaque orthodoxe a également affirmé qu'il était sans nouvelle des deux prélats.

Mardi, l'association chrétienne "l'Oeuvre d'Orient" avait indiqué que les deux évêques orthodoxes enlevés lundi avaient été libérés vers 14H00 locales (13H00 GMT), citant ses sources en Syrie, dans un communiqué parvenu à l'AFP.

L'association, dont le siège est à Paris et qui aide les Eglises en difficulté au Moyen-Orient, a finalement reconnu mercredi n'avoir aucune "preuve tangible" de la libération des deux évêques, affirmant avoir reçu dans la soirée une information qui la mettait en doute. "La situation reste confuse, et on ne sait toujours pas par qui ils ont été enlevés", a indiqué Catherine Baumont, porte-parole de l'association.

La Grèce a douté aussi de la libération effective des deux évêques. "Plusieurs médias internationaux et grecs citant diverses sources font état de la libération de deux évêques. Jusqu'ici ces informations n'ont pas été officiellement confirmées", indique dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères.

Les deux prélats avaient été enlevés lundi à Kafar Dael, près d'Alep, alors qu'ils menaient une opération humanitaire, selon une source au sein des diocèses concernés.

L'opposition syrienne a accusé mardi Damas d'être derrière le rapt, affirmant que le pouvoir était furieux contre l'un des prélats qui a récemment émis des propos se démarquant du régime de Bachar al-Assad.

Selon l'opposition, l'évêque Yohanna Ibrahim avait déclaré "que la pérennité des chrétiens en Syrie n'était pas liée à la pérennité du régime". La Coalition de l'opposition syrienne a indiqué que l'Armée syrienne libre (ASL), principale composante de la rébellion, avait démenti tout implication.

D'après des sources dans les diocèses, une personne qui se trouvait avec les deux ecclésiastiques a affirmé que les ravisseurs s'étaient présentés comme des "Tchétchènes".

"Les deux prélats ont été enlevés dans la région de l'ouest d'Alep, où est active une brigade formée de combattants originaires du Daguestan", république de la Fédération de Russie à l'est de la Tchétchènie, a affirmé de son côté à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"Quatre membres de cette brigade avaient été tués dans des affrontements avec les rebelles de l'ASL", a-t-il indiqué.

L'ambassadeur turc à Beyrouth, Inan Ozyildiz, a affirmé que son pays, frontalier de la Syrie, menait des efforts pour retrouver les deux prélats.

Les chrétiens, qui constituent environ 5% de la population en Syrie, se sont globalement tenus à l'écart du conflit qui ensanglante leur pays depuis le début 2011, selon les ONG. Plusieurs églises ont été endommagées ou détruites dans les bombardements et les combats et plusieurs chrétiens ont été victimes d'enlèvement crapuleux ou pour motif confessionnel.
Les deux évêques orthodoxes d'Alep enlevés en Syrie étaient toujours portés disparus mercredi après l'annonce de leur libération par une association chrétienne qui s'est ensuite rétractée.Le pape François a demandé la libération des deux prélats, affirmant que des "nouvelles contradictoires" circulaient à leur sujet et priant pour qu'ils "reviennent vite dans leurs...