Le Croissant-Rouge palestinien a accusé lundi l'armée israélienne d' »avoir utilisé » samedi « un camion d'aide humanitaire » pour s'infiltrer dans le camp de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, lors d'une opération ayant débouché sur la libération de quatre otages israéliens.
« Les forces d'occupation ont trompé les gens en se dissimulant sous la protection d'une aide dont les civils ont un besoin éperdu », poursuit le communiqué. « Cela met en danger la sécurité des équipes humanitaires », indique le Croissant-Rouge, car un tel précédent soulève le risque que les travailleurs humanitaires soient désormais perçus avec suspicion, a déclaré Nebal Farsakh, porte-parole du Croissant-Rouge à l'AFP.
Interrogé par l'AFP sur ces accusations, l'armée israélienne a renvoyé à un message publié sur X le 8 juin par un porte-parole qualifiant de « mensonges » des allégations selon lesquelles les soldats israéliens venus libérer les otages étaient entrés dans Nousseirat à bord de camions d'aide humanitaire.
Capturés par le Hamas le 7 octobre au festival électro de Nova et détenus dans la bande de Gaza depuis lors, Almog Meir Jan (22 ans), Noa Argamani (26 ans), Andrey Kozlov (27 ans) et Shlomi Ziv (41 ans) ont été libérés samedi lors d'une opération militaire dans un camp de réfugiés, déclenchant des scènes de joie collective dans tout Israël.
Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a fait état de 274 morts et 698 blessés parmi les Palestiniens dans cette opération. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) a déclaré lundi dans un communiqué que le nombre de victimes « a largement dépassé les capacités limitées des hôpitaux » de la région.
En janvier, des agents des forces spéciales israéliennes déguisés en personnel hospitalier avaient abattu trois Palestiniens à l'intérieur de l'hôpital Avicenne de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée, l'armée affirmant qu'ils appartenaient à une « cellule terroriste du Hamas ».
La guerre a été déclenchée le 7 octobre par l'attaque de commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de 1.194 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens. Le même jour, 251 personnes ont été emmenées comme otages, 116 sont toujours détenues à Gaza, dont 41 sont mortes selon l'armée israélienne.
En riposte, l'armée israélienne a lancé une offensive meurtrière dans la bande de Gaza qui a fait 36.731 morts, essentiellement des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza.
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