"Nous sommes déterminés, dans l'intérêt du Liban dans son ensemble, à traduire en justice ceux qui cherchent actuellement à se dissimuler derrière l'anonymat", a affirmé Sir David Baragwanath, président du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), à l'issue d'une visite de quatre jours à Beyrouth.
La liste a été publiée la semaine dernière par un groupe totalement inconnu se faisant appeler "Journalistes pour la vérité" et qui dit vouloir critiquer la "corruption" au sein du TSL. La liste comprend 167 noms, avec leur photo, profession et même leur adresse.
"J'ai discuté de la récente publication anonyme d'informations prétendument relatives à des témoins supposés. Le Tribunal a condamné tout obstacle à la bonne administration de la justice", a dit le président du TSL, indiquant avoir informé les représentants libanais "des mesures" prises à cet égard, sans élaborer.
Selon lui, "cette campagne concertée menée par une minorité de personnes en vue de saper le travail du Tribunal renforce notre détermination à nous acquitter de notre mandat. Nous veillerons à l'équité et à la rapidité du procès".
Aussitôt après la publication, le TSL avait assuré que la liste publiée n'était pas "la copie exacte" de la liste officielle mais qu'elle était "susceptible de mettre en danger la vie de citoyens libanais".
Le TSL, créé par l'ONU à la demande du Liban, veut notamment juger quatre membres du Hezbollah, puissant parti chiite, pour l'attentat qui a coûté en 2005 la vie à Rafic Hariri et à 22 autres personnes.
Cette instance, pomme de discorde au Liban, est la bête noire du Hezbollah qui l'accuse d'être le fruit d'un complot "israélo-américain" visant à le détruire et qui a exclu la remise des quatre suspects.
La date d'ouverture du procès, prévue le 25 mars, a été reportée sine die, la défense arguant qu'elle n'avait pas reçu les documents nécessaires de la part de l'accusation.
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