Le gouvernement a ordonné une enquête sur la tragédie, l’un des épisodes les plus sanglants des dernières décennies dans les prisons du pays. Mme Varela avait annoncé samedi à la presse que le centre pénitentiaire serait entièrement évacué et que les 2 500 détenus seraient transférés dans d’autres prisons. Samedi soir, Ruy Medina, directeur de l’hôpital central Antonio Maria Pineda, a fait état de « 61 morts », dont la plupart tués avec des « armes d’assaut », et « 120 blessés », dont 90 sortis de l’hôpital, 18 restant à l’hôpital local d’Uribana et 12 à l’hôpital militaire.
Pendant ce temps, les familles des détenus, elles, cherchaient désespérément des nouvelles de leurs proches. « Je ne sais pas si mon fils est vivant ou mort derrière ces grandes portes », déplorait Elvira Rodriguez, dont le fils Joseph est incarcéré depuis deux ans dans l’attente de son procès pour enlèvement. « Je l’ai cherché dans tous les hôpitaux », en vain. « Les gens se demandent pourquoi ils ont massacré tant de personnes, il y a beaucoup de blessés par balles », expliquait pour sa part Linelida Alvarez, la mère d’un détenu de 21 ans. « On dirait un film de guerre, avec des tanks, des tirs et trop de fumée », racontait Carmen Garcia, mère d’un prisonnier, aux côtés de 200 autres proches de détenus empêchés de s’approcher à moins de 300 mètres de la prison par un périmètre de sécurité.
Les médias ont montré des images de barrages installés aux environs de la prison par la garde nationale, de transferts de prisonniers avec des vêtements tachés de sang, et les membres éplorés de familles de prisonniers, surtout des femmes, attendant des informations. « À qui va-t-on faire porter la faute de ce nouveau massacre dans une prison de notre pays ? Le gouvernement est incapable et irresponsable », a critiqué sur Twitter le chef de l’opposition Henrique Capriles.
Selon l’Observatoire vénézuélien des prisons (OVP), la prison d’Uribana a été conçue pour 850 détenus, « mais elle en compte 2 500 actuellement ». Elle se caractérise notamment par de violents affrontements à l’arme blanche entre des prisonniers pour qui il s’agit autant d’un divertissement que d’une manière d’acquérir du prestige, selon l’ONG. Toutes les prisons vénézuéliennes connaissent une forte surpopulation, beaucoup d’insalubrité, et les violences entre les détenus sont fréquentes. Les chiffres officiels font état de 50 000 prisonniers dans le pays alors que les infrastructures carcérales sont prévues pour en accueillir 14 000.
(Source : AFP)
Les forces de sécurité vénézuéliennes ont repris hier le contrôle de la prison d’Uribana, dans l’État de Lara dans le nord-ouest, en proie depuis vendredi à une mutinerie dans laquelle au moins plusieurs dizaines de personnes sont mortes et plus d’une centaine blessées, selon un premier bilan. Le pénitencier a été complètement évacué hier et les forces de l’ordre...
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