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Présidentielle US 2012 - Présidentielle américaine

Une avalanche d’argent républicain, mais (très) peu de succès

Le déluge de publicités contre Barack Obama et les démocrates, financées en 2012 notamment par de riches contributeurs conservateurs, a contribué à rendre la course plus serrée, mais a échoué à faire battre dans les urnes le président et ses alliés : M. Obama a été réélu facilement et au Sénat, les démocrates ont même augmenté leur majorité de deux sièges.


Autant de mauvaises nouvelles pour Karl Rove, l’ancien stratège de George W. Bush et fondateur des deux plus redoutables de ces « supercomités d’action politique » ou « super PACS » indépendants : American Crossroads et Crossroads GPS. La « super PAC » American Crossroads et sa petite sœur Crossroads GPS, une association d’« intérêt général », ont dépensé ensemble 176 millions de dollars contre Barack Obama et plusieurs candidats au Congrès, dans des États où les républicains entendaient ravir une vingtaine de sièges aux démocrates.


Depuis une décision historique de la Cour suprême en 2010, les entreprises, syndicats et particuliers peuvent légalement financer sans plafond des comités politiques indépendants des partis. À l’inverse, les dons aux candidats eux-mêmes et aux partis restent plafonnés. Dans le cas des associations dites « 501(c)4 » comme Crossroads GPS, les dons sont même secrets, permettant de verser des fortunes en toute opacité pour tenter d’influencer une élection. Le magnat des casinos Sheldon Adelson a par exemple dépensé au moins 54 millions de dollars, de son propre aveu.
Mais sur les 19 élections ciblées par American Crossroads, seules six ont vu la victoire du candidat républicain, selon une analyse du Center for Responsive Politics, une association qui publie sur opensecrets.org les dépenses électorales disponibles. Pour Crossroads GPS, seuls six républicains dans les 26 scrutins visés l’ont emporté.
De multiples facteurs, au-delà des montants investis, expliquent le dénouement d’une élection, mais le relatif échec de ces très coûteuses campagnes a fait mentir les associations progressistes : celles-ci craignaient que de riches conservateurs puissent acheter les élections d’un simple chèque, particulièrement dans les scrutins locaux où les sommes sont plus modestes qu’à la présidentielle. « Les candidats n’ont parfois pas assez de ressources propres pour bien se faire connaître des électeurs », explique Bob Biersack, du Center for Responsive Politics. « Il est donc plus facile d’influencer l’opinion des gens dans ce genre de circonscriptions » avec quelques millions investis par les super PACS.


American Crossroads préfère voir le verre à moitié plein : selon Jonathan Collegio, son directeur de la communication, le groupe a permis de compenser le retard de Mitt Romney dans ses levées de fonds par rapport au candidat Obama. Ce dernier a dépensé 541 millions de dollars, M. Romney 336, sans compter les dépenses de leurs partis. « Crossroads a joué un rôle primordial pour rétablir l’équilibre », estime Jonathan Collegio. « Si nous n’avions pas été là, le résultat aurait été considérablement pire », dit-il. Le stratège est confiant pour l’avenir et assure ne pas craindre une baisse des contributions de la part de ses riches contributeurs. L’ancien gestionnaire de fonds d’investissement Foster Friess, qui a dépensé cinq millions de dollars, a même confié au Los Angeles Times qu’il pensait que les contributions aux comités indépendants augmenteraient lors des prochaines élections.

 


Le déluge de publicités contre Barack Obama et les démocrates, financées en 2012 notamment par de riches contributeurs conservateurs, a contribué à rendre la course plus serrée, mais a échoué à faire battre dans les urnes le président et ses alliés : M. Obama a été réélu facilement et au Sénat, les démocrates ont même augmenté leur majorité de deux sièges.
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