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Présidentielle US 2012 - Présidentielle US

Des défis majeurs attendent Obama après sa réélection

Des dossiers prioritaires attendent le dirigeant démocrate, qui tend la main aux républicains.

Porté par sa nette victoire, Barack Obama bénéficiait hier d’un nouvel élan pour son deuxième mandat mais dans un contexte de crise sociale et économique sans précédent depuis les années 1930. Le premier président noir des États-Unis, porté au pouvoir il y a quatre ans sur des slogans d’« espoir » et de « changement », aura réussi à convaincre ses compatriotes qu’il était le mieux placé pour les guider pour quatre années supplémentaires, en dépit d’un bilan en demi-teinte. « L’ironie est que l’élection la plus chère de l’histoire américaine a abouti à un statu quo », soulignait le Washington Post, relevant, comme la plupart des médias américains, que le président démocrate, qui était attendu à Washington hier en fin de journée, faisait face à « un défi redoutable ».


Le président américain a obtenu 303 grands électeurs – il lui en fallait 270 pour gagner – contre 206 à son adversaire républicain Mitt Romney. Au niveau national, il a emporté environ 50,2 % des voix contre 48,3 % à son adversaire républicain. M. Obama a enlevé largement assez d’États-clés pour réduire à néant les espoirs de M. Romney de le déloger de la Maison-Blanche, dans une course qui s’est comme prévu résumée à un mano a mano dans les régions cruciales que les deux candidats arpentaient depuis des mois. M. Obama a ainsi remporté une écrasante majorité des États-bascules dont le New Hampshire, la Pennsylvanie, le Michigan, le Colorado et le Nevada, le Wisconsin et surtout l’Ohio, le « Graal », selon les télévisions américaines.

 

(Portrait : Obama, premier président noir des USA, conforte sa place dans l'histoire)


La victoire de M. Obama sera toutefois plus étroite qu’en 2008, lorsqu’il avait largement dominé John McCain : M. Romney a aussi gagné des États qui avaient été remportés il y a quatre ans par le démocrate, dont la Caroline du Nord et l’Indiana.


En prononçant son discours de victoire sous le signe de l’apaisement à Chicago, le président a retrouvé les accents de sa campagne de 2008, mais surtout son discours de rassemblement de 2004 à la convention démocrate de Boston, qui l’avait révélé au grand public. « Nous ne sommes pas aussi divisés que notre système politique veut le laisser croire. Nous ne sommes pas aussi cyniques que ce que pensent les observateurs. Nous sommes plus importants que la somme de nos ambitions individuelles et nous sommes plus qu’une collection d’États » républicains et démocrates, s’est-il écrié. « Dans les semaines et les mois à venir, j’ai l’intention de tendre la main, et de travailler avec les dirigeants des deux partis pour être à la hauteur des problèmes que nous ne pouvons résoudre qu’ensemble », a-t-il ajouté. « Nous savons dans notre cœur que pour les États-Unis le meilleur est encore à venir », a-t-il ajouté, sa femme Michelle et leurs deux filles Sasha et Malia se tenant à ses côtés.

 

(Portrait : Romney, une vie de succès conclue par un échec douloureux)


Plus tôt, une immense clameur avait saisi la même foule rassemblée dans le McCormik Place quand les télévisions avaient annoncé le triomphe de leur champion. La chanson Respect d’Aretha Franklin avait alors résonné. À Washington, des milliers de personnes ont convergé vers la Maison-Blanche, certaines dansant sur le toit de leurs voitures en scandant « quatre ans de plus ! ». À Times Square à New York, des cris et des exclamations de joie ont aussi jailli de milliers de poitrines pour saluer la victoire du président sortant, malgré le froid. La foule y a célébré très tard l’événement, criant « Obama, Obama », alors que les voitures klaxonnaient joyeusement.
À quelques mètres, quatre amis d’Occupy Wall street jouent les trouble-fêtes. « Nous voulons un vrai changement », scandent-ils à plusieurs reprises. Grave aussi dans la foule, une volontaire de la Croix-Rouge installe un petit panneau : elle est venue récolter des fonds pour les victimes de l’ouragan Sandy.

 

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