Du gamin ordinaire au tueur sanguinaire

Sous ses airs de type courtois et somme toute banal, Anders Behring Breivik restera dans l’histoire comme l’un des tueurs les plus sanguinaires par haine de l’islam et du multiculturalisme.
Né le 13 février 1979, Breivik vit une enfance ordinaire, de son propre aveu, avec un père diplomate et une mère infirmière qui se séparent peu de temps après sa naissance. Il grandit avec sa mère et sa demi-sœur dans un foyer, lequel, dit-il, n’a jamais connu de problèmes d’argent, son seul grief étant d’avoir eu « beaucoup trop de liberté ». Dès son plus jeune âge, les services sociaux sont cependant avertis d’une possible carence de soins. Le message n’est pas suivi d’effets et le père, de son côté, ne parvient pas à obtenir la garde de son fils. Passé cet épisode, l’enfance de Breivik semble suivre une voie linéaire. L’adolescent, qui traverse une période hip-hop, perdra toutefois le contact avec son père après des déboires avec la police pour des graffitis. Il quitte le lycée sans terminer sa scolarité pour se lancer dans les affaires et embrasser une carrière politique : il vient alors d’adhérer au mouvement de la jeunesse du parti du Progrès (FrP), la droite populiste opposée à l’immigration, où il endosse des responsabilités locales. Il s’en éloigne une dizaine d’années plus tard, jugeant le parti trop ouvert aux « attentes multiculturelles » et aux « idéaux suicidaires de l’humanisme ».
Pendant le procès, les anciens amis du tueur décrivent un personnage sociable, intelligent et même tolérant, très soucieux de son allure, mais qui s’est totalement isolé à partir de 2006. Devant ses juges, Breivik a affirmé sans rire être « quelqu’un de très sympathique en temps normal ». « Il avait l’air de Monsieur-tout-le-monde. Le gars passe-partout », avait témoigné un voisin de sa mère au lendemain du carnage.