"Si le nombre de réfugiés augmente à 100.000 nous ne pourrons les abriter en Turquie. Nous devons les accueillir en territoire syrien", a dit Ahmet Davutoglu au journal Hürriyet.
Le chef de la diplomatie turque a suggéré dans ce cas que l'ONU installe des camps de réfugiés "dans les frontières de la Syrie" pour contenir l'afflux des personnes déplacées.
M. Davutoglu a indiqué que la Turquie participerait à une réunion ministérielle au Conseil de sécurité de l'ONU le 30 août à New York, organisée par la France, pour examiner la situation humanitaire en Syrie et dans les pays voisins. Il espère qu'un décision y sera prise.
Dans des déclarations lundi à la presse dans sa circonscription de Konya (centre), M. Davutoglu a estimé que la crise en Syrie "constitue un risque de sécurité pour les pays limitrophes" (Turquie, Jordanie et le Liban) qui accueillent des réfugiés syriens, exhortant l'Onu à "intervenir, conformément à sa mission".
Sinon, a-t-il continué, "l'Onu perdra de son prestige et nous aurons le droit de nous interroger sur sa mission", rapporte l'agence de presse Anatolie.
La Russie et la Chine ont opposé à trois reprises leur veto au Conseil contre des résolutions menaçant de sanctions le régime de Bachar al-Assad.
Le flot de réfugiés en Turquie s'est nettement intensifié cette dernière semaine en raison de l'offensive de l'armée syrienne et des combats à Alep (nord), atteignant le nombre de 70.000.
Les autorités turques ont commencé au cours du week-end à distribuer de l'aide aux réfugiés sur le territoire syrien. Les réfugiés sont obligés à camper longtemps dans le no man's land.
La Turquie a par le passé suggéré la mise en place d'une zone-tampon à sa frontière avec la Syrie mais l'accélération du rythme des arrivées de réfugiés lui fait craindre une répétition du cauchemar de la guerre du Golfe en 1991: 500.000 kurdes irakiens étaient alors massés à la frontière commune.
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