Rechercher
Rechercher

Culture - Théâtre

Être ou ne pas être Hamlecchino

Quand ce quelque chose de pourri dans le royaume du Danemark revêt les habits de la commedia dell’arte...

Hamlet-Arlequin et le fantôme de son père.

Quand ce prince du Danemark voit son monde chamboulé, il se met debout sur la tête, les jambes en l’air, alors qu’il lutte pour venger son père dont le fantôme apparaît sous les traits de Pulcinella, personnage type de la commedia dell’arte... C’est Hamlet vu par le «Faction of Fools Theatre Company » qui, ayant retrouvé dans cette tragédie shakespearienne des thèmes de la commedia dell’arte, les ont coulés dans ce moule. Cela a donné un spectacle tenant également d’une comédie noire à la Beckett intitulé Hamlecchino. Ainsi, cette fusion transforme Claudius en matamore, Polonius, en un pompeux Dottore, Ophélie en amoureuse avec un grand A. Le tout dominé par un Hamlet-Arlequin (d’où son surnom « Hamlecchino ») développant une expression corporelle acrobatique. Dans ses moments d’angoisse, il est en équilibre sur un seul pied, ailleurs il attrape au vol Horatio qui atterrit sur ses genoux et mime aussi d’incroyables jeux équestres. Après avoir palabré avec le fantôme de son père, son humeur tourne à la vengeance, provoquant une confrontation clownesque avec ses courtisans. Les autres caractères lui donnent la réplique dans le même registre.

Célébration de la commedia dell’arte
Le fort de cette troupe, qui joue sur l’aspect divertissement, est de percer le drame shakespearien à travers sa gestuelle, son décor, ses masques et autres accessoires puisés dans la galerie de portraits et des rythmes formels empruntés à la commedia dell’arte. «Notre but, explique le concepteur du spectacle, est de dynamiser l’atmosphère tragicomique de la pièce originale (notamment les tourments de Hamlet et la scène des fossoyeurs) en utilisant un ton absurde contemporain pour refléter les angoisses existentielles.» Ainsi, on relève toujours un zest de tension qui parcourt la bouffonnerie comme lorsqu’Ophélia, vêtue d’une camisole de force, exécute un french cancan: une scène plus poignante que farfelue.
La «Faction of Fools Theatre Company » n’en est pas à son premier essai. Elle avait récemment signé Une commedia Romeo et Juliette, un spectacle de 80 minutes qui lui a valu le prix Helen Hayes dans la catégorie récompensant les «Troupes émergentes». On lui reconnaît de célébrer la commedia dell’arte aux USA et dans le monde à travers ses tournées. De même que de préserver et promouvoir ce style de théâtre de la Renaissance en respectant son héritage et en explorant son futur. Cette troupe a fait sien l’esprit de ce genre qu’elle définit «comme traditionnel, mais néanmoins innovant, international, mais néanmoins familier, classique, mais néanmoins accessible à tous. La commedia dell’arte est le théâtre au meilleur de lui-même, avec une discipline physique, une imagination spontanée, une énergie à l’unisson».
Et en avant, masques et bergamasques, gags et autres quiproquos pour explorer les labyrinthes de l’âme universelle, sur un mode d’aujourd’hui!
Quand ce prince du Danemark voit son monde chamboulé, il se met debout sur la tête, les jambes en l’air, alors qu’il lutte pour venger son père dont le fantôme apparaît sous les traits de Pulcinella, personnage type de la commedia dell’arte... C’est Hamlet vu par le «Faction of Fools Theatre Company » qui, ayant retrouvé dans cette tragédie shakespearienne des thèmes de la commedia dell’arte, les ont coulés dans ce moule. Cela a donné un spectacle tenant également d’une comédie noire à la Beckett intitulé Hamlecchino. Ainsi, cette fusion transforme Claudius en matamore, Polonius, en un pompeux Dottore, Ophélie en amoureuse avec un grand A. Le tout dominé par un Hamlet-Arlequin (d’où son surnom « Hamlecchino ») développant une expression corporelle acrobatique. Dans ses moments d’angoisse, il est...
commentaires (0) Commenter

Commentaires (0)

Retour en haut