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Moscou et Pékin contre toute intervention en Syrie, réunion à Istanbul

La Russie et la Chine, alliés du régime syrien, se sont déclarées mercredi résolument hostiles à toute "intervention" et tout changement de régime en Syrie malgré la répression dans le sang d'une révolte populaire lancée il y a 15 mois.

Les Etats-Unis ont indiqué de leur côté être prêts à soutenir une action contraignante de l'ONU contre la Syrie, dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies comme l'avait demandé la Ligue arabe.

Ces déclarations surviennent à quelques heures d'une réunion à Istanbul de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton avec des représentants de la Turquie, la France et la Grande-Bretagne ainsi qu'avec certains ministres arabes pour parler du dossier syrien.

La communauté internationale ne parvient pas à surmonter ses divisions sur le dossier syrien, Moscou et Pékin rejetant tout ingérence dans les affaires syriennes et les Occidentaux et certains pays arabes voulant une transition politique devant aboutir au départ du président Bachar al-Assad.

"La Russie et la Chine sont résolument opposées à des tentatives en vue de régler la crise en Syrie par le moyen d'une intervention militaire étrangère, de même qu'en vue d'imposer un changement de régime", ont affirmé ces deux pays à l'issue de la visite à Pékin du président Vladimir Poutine.

Son chef de la diplomatie Sergueï Lavrov a averti qu'un changement par la force du régime pourrait conduire la région à une "catastrophe", jugeant "très risqué" que l'opposition "appelle de plus en plus la communauté internationale à bombarder le régime d'Assad, à renverser le régime".

La Chine et la Russie, qui ont mis leur veto à deux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant le régime Assad, ont en outre demandé une nouvelle conférence internationale pour "se mettre d'accord pour suivre, honnêtement et sans ambiguïtés, le plan" de l'émissaire international Kofi Annan, prévoyant un cessez-le-feu et un dialogue politique, mais resté lettre morte.

Risque de "génocide"

M. Annan doit s'adresser jeudi devant l'ONU, et selon des diplomates, il commence à entrevoir l'échec de son plan et souhaite que la communauté internationale pèse de tout son poids pour le faire respecter ou trouver un "plan B".

"En l'absence de signes sérieux de conciliation de la part du régime al-Assad, nous irons bientôt tout droit dans cette direction", a dit pour sa part le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner, faisant référence au chapitre VII, qui permet d'isoler totalement un pays par un régime contraignant de sanctions.

La Ligue arabe a demandé samedi à l'ONU de recourir au Chapitre VII pour imposer rupture des relations diplomatiques et sanctions à la Syrie.

Cette clause prévoit aussi la possibilité d'un recours à la force en cas de menaces contre la paix, mais la Ligue arabe a indiqué n'avoir "demandé aucune action militaire".

Le ministre italien des Affaires étrangères Giulio Terzi a lui jugé qu'il existait un risque de "génocide" si la communauté internationale n'intervenait pas rapidement.

18 morts dans les violences

Sur le terrain, au moins dix huit personnes, dont onze civils, ont été tuées dans les violences, alors que les combats entre les forces gouvernementales et l'Armée syrienne libre (ASL, composée essentiellement de déserteurs) se multiplient, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

A Damas, de violents accrochages ont notamment opposé les rebelles aux forces régulières postées à des barrages dans les quartiers de Qaboune et de Techrine. Des tirs nourris ont été entendus dans le quartier de Jobar et une explosion a été entendue dans le quartier de Roukneddine. De violents combats ont lieu depuis le matin dans plusieurs localités proches.

Plus de 13.400 personnes, la plupart des civils tués par les forces régulières, ont péri en Syrie depuis près de 15 mois, selon l'OSDH. L'escalade des violences a en outre entraîné la fuite de dizaines de milliers de Syriens dans les pays voisins.

Sur le plan politique, M. Assad a demandé au ministre de l'Agriculture, Riad Hijab, de former un gouvernement après les législatives du 7 mai remportées par le parti Baas au pouvoir depuis près de 50 ans et raillées par la communauté internationale.

Au Liban voisin, où le soulèvement syrien a exacerbé les tensions, le calme est revenu mercredi quelques heures après des accrochages entre des soldats syriens et des habitants d'une région libanaise à la frontière de la Syrie après la mort d'un Libanais, selon une source de sécurité.
La Russie et la Chine, alliés du régime syrien, se sont déclarées mercredi résolument hostiles à toute "intervention" et tout changement de régime en Syrie malgré la répression dans le sang d'une révolte populaire lancée il y a 15 mois.Les Etats-Unis ont indiqué de leur côté être prêts à soutenir une action contraignante de l'ONU contre la Syrie, dans le cadre du chapitre VII de...