Les diverses tendances de l'opposition syrienne se réuniront mardi à Istanbul

Les diverses tendances de l'opposition syrienne se réuniront mardi à Istanbul pour dégager une position commune sur l'avenir de la Syrie à défaut de parvenir à unir leurs forces avant le déroulement le 1er avril dans cette métropole turque d'une conférence internationale sur ce pays.

Alors que des rencontres informelles entre factions d'opposition ont lieu depuis dimanche dans un hôtel de la banlieue d'Istanbul, les différents groupes entameront officiellement leurs délibérations mardi, a affirmé à l'AFP Ahmad Kamel, du bureau médias du Conseil national syrien (CNS), la principale coalition de l'opposition.

Le Premier ministre et chef de la diplomatie du Qatar, le cheikh Hamad ben Jassem al-Thani, dont le pays assure la présidence tournante de la Ligue arabe, devrait participer à l'ouverture de cette conférence devant rassembler plusieurs centaines d'opposants, a indiqué M. Kamel.

"En dehors du Comité de coordination national pour le changement national et démocratique (CCNCD) et d'un petit groupe constitué autour de l'intellectuel Michel Kilo, tout le monde est là : les Kurdes, les Turkmènes, plusieurs sortes d'islamistes, des Frères musulmans aux salafistes", a déclaré M. Kamel.

Le CCNCD, qui regroupe des partis nationalistes arabes, kurdes et socialistes, a notifié mardi son refus dans un communiqué, déplorant "nombre d'infractions organisationnelles et politiques", citant le fait que la Turquie et le Qatar avaient lancé les invitations.

Trois opposants de renom qui ont récemment démissionné du CNS -Haitham al-Maleh, Kamal al-Labwani et Catherine al-Telli- sont également présents à Istanbul, a indiqué M. Kamel.

"Après un an de révolution, nous avons échoué à réunir tous les groupes d'opposition dans une seule coalition. C'est pourquoi, nous tentons maintenant d'autres choses: nous tentons d'obtenir une vision commune du futur de la Syrie", a déclaré à l'AFP Ammar Qurabi, le leader du Mouvement national pour le changement (MNC, libéral).

Les participants à la réunion d'Istanbul devraient ainsi prendre "un engagement solennel" sur l'avenir de la Syrie, qui sera démocratique, multipartiste et respectueuse de toutes les minorités, selon M. Kamel, mais aussi "civile".

"La Syrie sera un Etat civil --le mot d'Etat laïc a dans notre culture une connotation antireligieuse et nous ne voulons pas créer de confusion donc on parle d'Etat civil, mais en regardant dans le détail on voit que c'est très proche d'un Etat laïc", a commenté le porte-parole du CNS, George Sabra.

La réunion a aussi pour but de renforcer le poids de l'opposition alors que doit être organisée dimanche à Istanbul la seconde conférence des pays amis de la Syrie.

"Nous espérons que cette conférence parviendra à trois choses au moins: l'abandon de la légitimité du régime syrien, la reconnaissance du CNS comme le représentant du peuple syrien et la reconnaissance de l'Armée libre syrienne (ALS) comme un mouvement populaire armé de résistance", a énuméré Omar Idlibi, porte-parole des Comités locaux de coordination (LCC), qui fédèrent le mouvement de contestation par quartier et par ville et sont membres du CNS.

Une première rencontre des Amis de la Syrie avait rassemblé fin février à Tunis les représentants d'une soixantaine d'Etats arabes et occidentaux.