Plusieurs centaines de personnes rassemblées pour le peuple syrien à Paris

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées jeudi en fin d'après-midi devant l'hôtel de ville de Paris en soutien au peuple syrien, à l'occasion du premier anniversaire de la révolte populaire, a constaté une journaliste de l'AFP.

"Vive la Syrie libre!" a lancé devant l'hôtel de ville le maire socialiste de Paris Bertrand Delanoë. "Ce que vit depuis un an ce peuple comme souffrances, comme horreurs, est insoutenable (...) Le dictateur utilise des armes de guerre contre son propre peuple. Il torture des enfants", a-t-il dénoncé.

"Chaque jour, des dizaines d'hommes, de femmes et d'enfants sont assassinés. Les responsables du régime devront répondre de ce crime contre l'humanité", a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero, lisant une déclaration du ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé.

"Le régime de Bachar al-Assad a perdu toute légitimité", a poursuivi M. Valero, assurant que "le peuple français, qui connaît le prix de la liberté, est aux côtés du peuple syrien".

Burhan Ghalioun, représentant du conseil national syrien a "salué nos jeunes qui ont mené depuis un an un combat sans relâche, un combat difficile, sanguinaire", avant de s'exprimer en arabe, de même qu'un autre opposant au régime de Bachar al-Assad et membre du conseil national syrien, Georges Sabra.

"On n'est pas face à une dictature ordinaire, on est face à un régime qui a organisé la servitude des Syriens mais aujourd'hui les Syriens ont pris goût à la liberté", a dit à l'AFP Burhan Ghalioun, en marge de la manifestation.

"Certes le rapport de force n'est pas symétrique, sur le plan militaire, le régime a plus de force mais sur tous les autres plans, y compris sur le terrain international, le peuple est plus fort. Aujourd'hui le régime est isolé", a-t-il ajouté.

Concernant la position de la Russie et de la Chine, qui ont mis leur veto à deux résolutions condamnant la répression en Syrie, M. Ghalioun a estimé qu'"à un moment, la Russie et la Chine vont se trouver dans un isolement total et vont être obligés de faire des concessions".

Une banderole "Paris soutient le peuple syrien", en lettres rouges, était accrochée sur la façade de l'hôtel de ville, tandis que dans la foule, les manifestants ont brandi de nombreux drapeaux syriens et crié "halte au massacre en Syrie".

Peu avant, des images des révoltes en Syrie et des journalistes tués pendant le soulèvement syrien, dont le photographe Rémi Ochlik et le journaliste Gilles Jacquier avaient été projetés sur un écran.

Depuis le 15 mars 2011, un soulèvement populaire sans précédent parti de Damas et qui a touché plusieurs villes syriennes est réprimé violemment par l'armée du président Bachar al-Assad, malgré des appels diplomatiques pour un cessez-le-feu.

Ces violences ont fait plus de 9.000 morts, en majorité des civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Selon l'ONU, plus de 30.000 Syriens fuyant la répression se sont réfugiés dans les pays voisins et quelque 200.000 ont été déplacés à l'intérieur du pays depuis le 15 mars 2011.