Trêve à Gaza entre Israël et les groupes armés palestiniens

Une trêve prenait corps hier entre Israël et les groupes armés palestiniens de Gaza, au terme d’un nouveau cycle de violences qui s’est soldé par la mort de 25 Palestiniens et le tir de plus de 200 projectiles vers Israël en quatre jours. Ces violences avaient été déclenchées par la liquidation vendredi dans un raid aérien israélien de Zouheir el-Qaïssi, chef des Comités de résistance populaire (CRP), accusés de préparer un attentat via le Sinaï égyptien.
Lundi déjà, un député de la majorité parlementaire du Hamas, Younès el-Astal, avait affirmé que « les renseignements égyptiens avaient proposé au gouvernement palestinien (du Hamas à Gaza) de fournir le carburant nécessaire pour faire fonctionner la centrale électrique et rétablir l’activité des transports et des usines en échange d’une trêve sur le terrain dans la bande de Gaza ». Dans la nuit de lundi à mardi, un responsable du renseignement égyptien impliqué dans une médiation avait donc annoncé qu’un « accord complet et réciproque pour terminer les hostilités actuelles entre les deux parties, y compris un arrêt des assassinats, était entré en vigueur à 01h00 mardi ». Le Jihad islamique, dont la branche armée, les Brigades el-Qods, a perdu 14 combattants dans ces violences et revendiqué la plupart des tirs sur Israël depuis vendredi, a confirmé le cessez-le-feu. « Nous acceptons un cessez-le-feu si Israël accepte de l’appliquer en mettant fin à ses agressions et ses assassinats », a déclaré un porte-parole du mouvement radical à Gaza, Daoud Chihab.
« Il y a effectivement une entente, et nous suivons ce qui se passe sur le terrain », a affirmé de son côté le ministre israélien chargé de la Défense passive Matan Vilnaï, démentant néanmoins tout engagement à cesser les « éliminations ciblées » de chefs militaires palestiniens. « Tous ceux qui se livrent au terrorisme contre Israël doivent savoir qu’ils sont dans notre collimateur. » « Si les terroristes maintiennent le calme, nous en ferons autant, s’ils tirent, nous les frapperons, tout dépend d’eux », a également promis le chef d’état-major israélien, le général Benny Gantz.
« Nous ne nous fions pas à l’occupation israélienne et nous avons une expérience pénible parce que la mentalité de l’occupant est fondée sur les crimes et le meurtre, mais nous avons confiance dans la direction des mouvements et les frères en Égypte après la révolution », a pour sa part déclaré Fawzi Barhoum, un porte-parole du Hamas, au pouvoir à Gaza. « Toute violation israélienne exige une réponse forte par la coordination entre tous les mouvements », a ajouté M. Barhoum, assurant que la trêve « ne veut pas dire lier les mains de la résistance et son droit à répliquer vigoureusement aux assassinats et aux agressions », et annonçant des « réunions de coordination » entre les différents groupes à Gaza.
Sur le terrain, le nombre de roquettes et d’obus de mortier tirés vers Israël a très fortement diminué. Au total, quatre roquettes et quatre obus ont été tirés dans la nuit sans faire ni victime ni dégât, selon le porte-parole de la police israélienne. Toutefois, trois Palestiniens qui participaient à la procession funéraire de deux combattants du Jihad islamique ont été blessés par des tirs israéliens à l’est de Jabaliya, près de la frontière israélienne, selon des sources médicales.

            (Source : AFP)