Koweït : violences à la veille des élections, plusieurs blessés

Plusieurs personnes ont été blessées lors de heurts entre la police et des membres d'une tribu qui ont pris d'assaut le siège d'une chaîne de télévision au Koweït, à la veille des élections législatives, ont indiqué des témoins mercredi.

Des centaines d'hommes de la tribu des Moutair se sont rassemblés mardi soir autour du siège de la chaîne Al-Watan lors d'une intervention télévisée d'un candidat pro-gouvernemental, Nabil al-Fadl, jugé hostile à leur tribu.
Les forces de sécurité ont lancé des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants qui ont lancé des pierres en direction des policiers, blessant une vingtaine d'entre eux, selon les témoins. Quatre journalistes qui étaient présents ont également été blessés, a dit l'un d'eux.
Certains manifestants sont entrés dans le bâtiment et ont endommagé des équipements, d'après la même source.
Une quinzaine de manifestants ont été arrêtés.

Il s'agit du deuxième incident en deux jours impliquant des tribus, fortement mobilisées aux côtés de l'opposition dans la campagne électorale avant les législatives de jeudi.

Déjà lundi soir, des centaines de membres des Moutair avaient mis le feu à la tente du candidat indépendant Mohammed al-Jouwaihel en raison de ses propos jugés insultants à l'égard de l'influente tribu des Moutair, deuxième en importance du pays, qui revendique 100.000 membres.

M. Jouwaihel n'est plus apparu en public depuis. Les hommes de tribu ont alors visé le candidat Nabil al-Fadl, considéré comme un allié de M. Jouwaihel.

Le palais royal avait déploré dans un communiqué l'incident de lundi, estimant qu'il "alimentait les divisions de la société", à forte composante tribale.

Des milliers d'hommes de tribus ont participé mardi soir à un rassemblement électoral sous une pluie battante, pour proclamer leur appui à la tribu des Moutair et réclamer des mesures contre M. Jouwaihel.

Des candidats et des cheikhs tribaux ont demandé à la famille régnante d'intervenir pour prendre des mesures contre M. Jouwaihel afin de préserver l'unité nationale.
"Si la tribu des Moutair décide de bouger, personne ne pourra l'arrêter", a prévenu le candidat tribal de l'opposition Daifallah Bouramia, sous les applaudissements.

Dans un communiqué, l'Alliance nationale démocratique (opposition) a qualifié M. Jouwaihel de "marionnette utilisée par certains cercles du régime" contre les tribus.