Omar el-Béchir : Le peuple soudanais a souffert du régime de Kadhafi

Le président soudanais Omar el-Béchir, a affirmé que le peuple soudanais avait souffert de l'ancien régime de Mouammar Kadhafi, à son arrivée samedi à Tripoli pour sa première visite en Libye après la chute du régime libyen, a rapporté l'agence officielle libyenne Wal.
"Nous avons souffert tous de l'ancien régime (...) Nous étions les deuxièmes à avoir le plus souffert, après le peuple libyen", a déclaré M. Béchir à cette agence.
Le président soudanais a indiqué qu'il visitait la Libye, "comme si c'était la première fois", ajoutant qu'il était venu pour exprimer le soutien du Soudan au peuple libyen.

Le président soudanais est depuis mars 2009 sous le coup d'un mandat d'arrêt de la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour.

A son arrivée à l'aéroport de Tripoli, il a été accueilli par le chef du conseil national de transition, Moustapha Abdeljalil, et des membres du gouvernement de transition.
Pendant des années, l'ancien dirigeant Mouammar Kadhafi a cherché à accroître son influence au Darfour en envoyant des armes dans cette province de l'ouest du Soudan, à travers la frontière désertique entre les deux pays.
En même temps, il avait soutenu le président soudanais contre la CPI. M. Béchir avait bravé à plusieurs reprises le mandat d'arrêt de la CPI pour se rendre en Libye et participer à des sommets arabes et africains.

Les relations entre les deux pays ont connu des tensions après que le colonel Kadhafi a donné asile à Khalil Ibrahim, chef du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), le plus militarisé des groupes rebelles du Darfour.
Khalil Ibrahim avait été tué en décembre par les forces gouvernementales soudanaises, quelques semaines après son retour au pays, après la chute de régime de Kadhafi.
Selon Omar el-Béchir, l'attaque meurtrière menée à Khartoum en 2008 par le JEM, avait été financée par la Libye et menée avec des armes libyennes.

Le Darfour est en proie depuis 2003 à une guerre civile à l'origine de 300.000 morts selon les estimations de l'ONU -10.000 selon Khartoum- et de 2,7 millions de déplacés. Parmi les Soudanais partis chercher du travail en Libye, beaucoup sont originaires du Darfour.

En octobre dernier, après la chute du régime de Kadhafi, le président soudanais avait affirmé avoir soutenu les troupes du CNT qui ont mis fin à 42 ans de règne sans partage de Mouammar Kadhafi, assurant avoir fourni des armes aux combattants libyens.
"Une partie de l'armement des forces qui sont entrées à Tripoli était soudanaise à 100%", avait-il déclaré.