Le pape Benoît XVI a exprimé lundi sa "profonde tristesse" après les attaques qui ont visé des églises au Nigeria le jour de Noël et déploré lors de l'Angelus au Vatican "les persécutions auxquelles sont exposés les chrétiens dans divers endroits du monde".
"J'ai appris avec une profonde tristesse la nouvelle des attentats qui, le jour de la naissance de Jésus, ont porté le deuil et la douleur dans des églises du Nigeria", a déclaré Benoît XVI, depuis une fenêtre du palais apostolique sur la place Saint-Pierre.
Benoît XVI a "manifesté (sa) proximité à l'égard de ceux qui ont été frappés par ce geste absurde et invité à prier pour les nombreuses victimes".
Il a lancé un appel pour que le pays, "avec la contribution de toutes les forces sociales, retrouve la sécurité et la paix". "La violence mène seulement à la douleur, à la destruction et à la mort", a-t-il souligné en estimant qu'à l'inverse "le respect et l'amour sont la voie pour aboutir à la paix".
Le pape a déploré que "beaucoup de chrétiens dans le monde soient exposés à des persécutions voire au martyre", ajoutant que "comme dans l'Antiquité, l'adhésion sincère à l'Evangile peut réclamer le sacrifice de la vie".
Noël incite les chrétiens à prier "encore plus fort pour arrêter le bras des violents, qui sèment la mort et pour que dans le monde puissent régner la justice et la paix", a estimé Benoît XVI.
Au début de l'Angélus, la foule des fidèles a crié "auguri" (meilleurs voeux, en italien) à l'adresse du pape qui leur a répondu : "grazie, grazie, auguri anche a voi" (merci merci, meilleurs voeux à vous aussi).
Après la prière de l'Angélus, lors du salut en diverses langues, Benoît XVI a de nouveau évoqué "les chrétiens persécutés à travers le monde", en appelant les pèlerins francophones à prier pour ceux qui, "suivant l'exemple de Saint Etienne (Stephen en anglais, Stephanus en allemand, Esteban en espagnol, premier martyr chrétien, célébré le 26 décembre, ndlr) offrent leur vie à cause de leur foi".
"Le Pape ne les oublie pas", a poursuivi Benoît XVI, en souhaitant que "Dieu les remplisse de courage et de force".
Dimanche dans son message à la ville et au monde, le pape n'avait pas évoqué le Nigeria mais le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi avait dénoncé les attaques, "fruit d'une haine aveugle et absurde" sans "aucun respect pour la vie humaine".
Des attentats attribués à la secte islamiste Boko Haram ont visé le jour de Noël des églises et les services secrets dans le nord-est du Nigeria, y faisant 39 morts auxquels s'ajoutent celle du kamikaze.
Le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique (160 millions d'habitants), compte pratiquement autant de musulmans, plus nombreux dans le nord, que de chrétiens, majoritaires dans le sud.
Le Vatican est très inquiet de l'aggravation des violences interreligieuses dans ce pays qui est le sixième au monde pour le nombre de chrétiens, toutes confessions confondues.
Lors de son voyage au Bénin en novembre, le pape avait insisté sur la tradition tolérante de l'islam en Afrique et sur la coexistence pacifique entre musulmans et chrétiens, parfois au sein des mêmes familles.
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