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Couverture spéciale de la révolte en Égypte - Transition

Gouvernement et manifestants s’accusent mutuellement des violences du Caire

Dix personnes ont été tuées et près de 500 blessées en trois jours au Caire dans des heurts qui se sont poursuivis hier entre forces de l’ordre et manifestants antiarmée.
L’armée a déféré devant le procureur 164 personnes arrêtées pour implication présumée dans les heurts entamés vendredi matin autour du siège du gouvernement et pour incendie de bâtiments, en vue de leur éventuelle inculpation, a-t-on appris de source militaire. Notons que ces violences sont les plus graves depuis des affrontements similaires qui avaient fait au moins 42 morts, principalement au Caire, quelques jours avant le début des premières législatives depuis la chute de Hosni Moubarak.
Les affrontements, essentiellement à coups de pierres, se concentraient autour d’un barrage de barbelés et de tôle installé par les forces de l’ordre sur une rue adjacente à une grande avenue conduisant de la place Tahrir au siège du gouvernement. L’avenue était barrée depuis samedi par un mur en béton afin d’empêcher les manifestants d’approcher de ce secteur. Autour de la place Tahrir, les protestataires brandissaient la photo d’une manifestante voilée, dont les soldats découvraient le soutien-gorge et le ventre en la frappant et en la traînant sur la chaussée. Cette photo ainsi que d’autres montrant des militaires adressant des gestes obscènes aux manifestants ou dégainant des armes de poing circulaient largement sur les réseaux sociaux. Le Conseil suprême des forces armées (CSFA) a pour sa part publié sur Facebook et YouTube des images du saccage d’un bâtiment gouvernemental vendredi, avec ce commentaire : « N’est-ce pas notre droit de protéger la propriété du peuple ? »
Hier, des manifestants ont pénétré dans le bâtiment encore fumant de l’Institut d’Égypte pour en extraire des manuscrits anciens, dont une grande partie a brûlé, après un incendie la veille dont les deux camps se rejetaient la responsabilité. Le ministre de la Culture a qualifié de « catastrophe pour la science » le sinistre qui a ravagé l’établissement, fondé en 1798 au cours de l’expédition en Égypte de Napoléon Bonaparte. « Le bâtiment contenait des manuscrits très importants et des livres rares dont il est difficile de trouver l’équivalent dans le monde », a-t-il déclaré, faisant état d’efforts associant « des jeunes de la révolution, du Conseil supérieur de la culture et des restaurateurs pour sauver ce qui peut l’être ».
Le Premier ministre Kamal el-Ganzouri a mis en garde de son côté contre un risque de « contre-révolution », assurant que « ni l’armée ni la police n’avaient ouvert le feu » sur les manifestants, ajoutant que « ceux qui sont à Tahrir ne sont pas les jeunes de la révolution, mais des éléments infiltrés ».
Sur un autre plan, le Parti de la liberté et de la justice, émanation politique des Frères musulmans, a obtenu environ 40 % des voix lors de la seconde phase des élections législatives, a-t-on appris hier auprès du PLJ.
(Source : agences)
Dix personnes ont été tuées et près de 500 blessées en trois jours au Caire dans des heurts qui se sont poursuivis hier entre forces de l’ordre et manifestants antiarmée.L’armée a déféré devant le procureur 164 personnes arrêtées pour implication présumée dans les heurts entamés vendredi matin autour du siège du gouvernement et pour incendie de bâtiments, en vue de leur...