Dans un communiqué, Jacques Chirac, 79 ans, premier président de la République à subir les foudres de la justice après son mandat, justifie sa décision de ne pas faire appel par le fait qu'il n'avait "plus hélas toutes les forces nécessaires pour mener par (lui-même), face à de nouveaux juges, le combat pour la vérité".
Mais il ajoute: "Je l'affirme avec honneur: aucune faute ne saurait m'être reprochée". "Sur le fond, je conteste catégoriquement ce jugement", dit-il.
L'ancien chef de l'Etat a été déclaré coupable par le tribunal de Paris de "détournement de fonds publics", "abus de confiance" et "prise illégale d'intérêt" pour une vingtaine d'emplois litigieux sur 28, des faits qui remontent au début des années 1990 quand il était maire de la capitale.
Le parquet avait requis en septembre la relaxe de l'ancien président, qui a toujours affirmé être innocent, et de ses neuf coprévenus.
Prenant "acte du jugement", il "se réjouit, comme (il) l'avait toujours demandé, que (ses) collaborateurs de l'époque ne soient pas pénalement sanctionnés". "J'étais le maire. C'est à moi et à moi seul d'assumer", dit-il.
"J'ai conscience aussi que ce qui est en jeu ce n'est pas seulement l'honneur d'un homme, mais la dignité de la fonction présidentielle que j'ai assumée depuis. Et je crois qu'aujourd'hui le respect de nos institutions exige que l'apaisement vienne", explique poursuit-il.
L'ancien président dit s'en remettre "au jugement des Parisiennes et des Parisiens qui, par trois fois, (l)'ont choisi pour être leur maire" et, ajoute-t-il, "à mes compatriotes qui savent qui je suis: un homme honnête qui n'a jamais eu d'autres exigences et d'autres combats que la cohésion entre tous les Français, la grandeur de la France et l'action pour la paix".
"Par delà la blessure et la tristesse profonde que m'inflige ce jugement, c'est cette exigence, qu'une dernière fois, je veux porter", conclut Jacques Chirac.
Jacques Chirac était soupçonné d'avoir mis les deniers municipaux au service de ses ambitions électorales et des intérêts de son parti, les emplois litigieux devant servir à élargir sa sphère d'influence.
Il était à l'époque maire de Paris, président du RPR (prédécesseur de l'UMP, au pouvoir) et préparait la présidentielle de 1995, qu'il a remportée après deux échecs successifs.
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