À l’issue de la réunion, M. Juppé a rappelé que le CNS représente toutes les tendances de l’opposition syrienne et que la France soutient pleinement cet organisme qui devient ainsi son interlocuteur officiel – un soutien dû à « la représentativité du CNS qui respecte les minorités en Syrie à un moment où la pression internationale s’accroît sur le régime de Bachar el-Assad ». Pour le locataire du Quai d’Orsay, le CNS est « l’interlocuteur légitime avec lequel la France souhaite continuer à travailler » et Paris reste attentif à ce que ce mouvement d’opposition syrien s’organise pour être plus inclusif et que tout cela aboutisse à « une reconnaissance plus formelle » en collaboration avec le Ligue arabe et l’ensemble des amis de la France.
M. Juppé a affirmé « comprendre parfaitement l’impatience du peuple syrien qui attend un soutien international », mais il a une nouvelle fois écarté une intervention militaire extérieure. « L’action politique en faveur de l’opposition syrienne pourrait se manifester par la mise en place de corridors humanitaires, initiative actuellement envisagée avec la Turquie, d’autres pays européens et des organisations régionales et internationales, notamment l’ONU et la Ligue arabe », a-t-il néanmoins proposé. En soirée, au cours d’un entretien téléphonique de M. Juppé avec la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton, la France et les États-Unis sont convenus de travailler ensemble sur la possibilité d’établir des « corridors humanitaires » en Syrie.
De son côté, M. Ghalioun a remercié la France pour son « soutien ferme qui va droit au cœur des Syriens » rappelant que Paris demande maintenant clairement le départ de Bachar el-Assad. « L’opposition prépare la prochaine étape de son action, à savoir organiser la défense du peuple syrien », a-t-il ajouté, demandant à l’Armée syrienne libre (ASL) d’agir « dans les missions défensives pour protéger les soldats qui ont quitté l’armée, et les manifestations pacifiques. Mais pas d’actes, d’actions offensives contre les positions de l’armée » régulière, a-t-il déclaré. « Nous avons discuté de notre feuille de route vers une transition démocratique et pacifique (pour) éviter à la Syrie la guerre civile et l’intervention militaire que tout le monde veut éviter », a conclu cet opposant historique.