Jordanie : manifestation pour réclamer la fermeture de l'ambassade d'Israël

Environ 200 Jordaniens, encadrés par la police, ont brûlé un drapeau israélien lors d'une manifestation jeudi à Amman pour demander la fermeture de l'ambassade d'Israël, selon une journaliste de l'AFP sur place. « Non à l'ambassade sioniste sur la terre jordanienne », « Le peuple veut la fermeture de l'ambassade », « Amman doit être libéré de l'ambassade et de l'ambassadeur », ont scandé les manifestants, islamistes et de gauche, qui ont brûlé un drapeau israélien. Ils ont brandi des bannières sur lesquelles ont pouvait lire : « Les gens veulent la chute de Wadi Araba », en référence au traité de paix jordano-israélien signé en octobre 1994.

Près de 1 500 membres des forces de police, selon une source sécuritaire, ont été déployés autour de l'ambassade. La police a dressé des barricades, tenant à distance le rassemblement, à près d'un kilomètre de l'ambassade d'Israël, a constaté la journaliste de l'AFP. Une vingtaine de manifestants ont tenté de traverser les barricades de la police, qui les en a empêchés, sans qu'un incident violent n'ait néanmoins été enregistré. « C'est déjà une victoire que nous ayons réussi à faire fuir l'ambassadeur et le personnel de l'ambassade », a déclaré à l'AFP un manifestant.

Israël a décidé d'avancer d'un jour la fermeture hebdomadaire de son ambassade à Amman, de crainte que cette manifestation ne dégénère en violences. Selon la radio publique israélienne, l'ambassadeur et son personnel ont reçu l'ordre de rentrer en Israël mercredi soir, alors que la fermeture habituelle du week-end a lieu le jeudi. « Nous n'avons pas été officiellement informés » de cette mesure, a affirmé à l'AFP un porte-parole du ministère jordanien des Affaires étrangères.

La Jordanie est le seul pays arabe avec l’Égypte à avoir signé un traité de paix avec Israël. Vendredi dernier, la représentation d'Israël au Caire avait été prise d'assaut et saccagée par des manifestants, et l'ambassadeur ainsi que son personnel avaient été évacués en urgence. Six vigiles restés dans le bâtiment avaient de leur côté pu échapper in extremis à la foule grâce à l'intervention des commandos de l'armée égyptienne.