Il est peut-être trop tôt pour parler de déclin des Gunners, mais la signature de Nasri à City, venant après celle de Fabregas au Barça, est bel et bien synonyme de défiance vis-à-vis de l’une des places fortes du football anglais.
Sans trophées depuis 2005 et régulièrement devancé sur la scène nationale par le duo Manchester United-Chelsea, Arsenal a cédé encore plus de terrain la saison dernière en Premier League, prenant seulement la 4e place juste derrière les nouveaux riches de City, propriété d’un membre de la famille régnante d’Abou Dhabi.
De quoi faire réfléchir les jeunes vedettes du club courtisées par d’autres grands d’Europe et pas prêts à sacrifier leur carrière juste par fidélité à Wenger.
Après Agüero...
C’est d’ailleurs cette politique centrée quasi exclusivement sur l’achat de jeunes stars qui touche ainsi ses limites, Arsenal n’ayant plus les moyens sportifs de rivaliser avec ses concurrents habituels. Le retournement de tendance et le bouleversement de la hiérarchie anglaise sont assez spectaculaires. Alors que les Londoniens doivent passer par les barrages pour gagner le droit de disputer la Ligue des champions, Manchester City, qualifié directement, n’en finit pas d’affoler le mercato avec la signature de Nasri qui s’ajoute à celle de l’Argentin Sergio « Kun » Agüero, enrôlé pour près de 43 millions d’euros.
Même si Arsenal garde des moyens financiers importants (5e club le plus riche du monde) et devrait empocher plus de 60 millions d’euros après avoir cédé Fabregas et Nasri, l’aura d’Arsène Wenger risque tout de même d’en prendre un sacré coup, surtout si la saison devait se terminer sur un nouveau flop.
Le manageur français avait juré il y a quelques semaines qu’il s’opposerait à toute défection. Il n’a visiblement rien pu faire pour retenir ses deux têtes d’affiche. Le déficit en termes de technique et d’expérience devrait être colossal et difficilement compensable.
« La décision est logique, surtout au niveau financier, s’est défendu Wenger à la BBC. Moi surtout, je veux des joueurs qui ne sont pas sur le terrain tout en pensant que le lendemain, ils seront peut-être partis. »
À 24 ans, Nasri a lui estimé qu’il n’avait pas de temps à perdre s’il voulait commencer à remplir un palmarès vierge de tout trophée. Nominé pour le titre de meilleur joueur du championnat d’Angleterre la saison dernière, l’ancien Marseillais souhaitait franchir un cap décisif dans sa carrière.
Le meneur français paraissait particulièrement préoccupé par son avenir ces dernières semaines et ne semblait pas dans son assiette en équipe de France, que ce soit au Belarus (1-1), le 3 juin lors d’un match qualificatif pour l’Euro 2012, ou contre le Chili en amical (1-1), le 10 août à Montpellier. Au point d’exaspérer quelque peu le sélectionneur Laurent Blanc.
À moins d’un an du championnat d’Europe, Nasri, déjà oublié par Raymond Domenech pour le Mondial 2010, a senti le danger venir et a préféré prendre les devants au lieu de s’enterrer à Arsenal.
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