"Nous sommes très décidés", a déclaré M. Erdogan à des journalistes à Istanbul. "Pas question de faire marche arrière. Tant qu'Israël ne présentera pas des excuses à la Turquie, ne versera pas des compensations pour les familles des victimes et ne lèvera pas le blocus de la bande de Gaza, une normalisation des relations est impossible", a-t-il dit
M. Erdogan a ajouté que la Turquie envisageait "certaines mesures" contre Israël, sans dire lesquelles.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a précisé que la nature de ces mesures éventuelles avait déjà été communiquée aux parties intéressées.
"Les mesures que la Turquie prendra si ses exigences ne sont pas satisfaites sont claires et toutes les parties en sont informées", a déclaré M. Davutoglu, qui, comme M. Erdogan, participait à Istanbul à une réunion d'urgence de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) sur la crise humanitaire due à la sécheresse en Somalie.
Selon des diplomates turcs, Ankara se prépare à durcir à durcir son attitude face à Israël. La Turquie, qui a rappelé son ambassadeur à Tel Aviv après l'opération israélienne et dispose actuellement d'un chargé d'affaires dans ce pays, pourrait réduire davantage son niveau de représentation.
Elle pourrait aussi ne pas donner son agrément au remplaçant de l'actuel ambassadeur d'Israël à Ankara.
Le 31 mai 2010, un commando israélien a pris d'assaut dans les eaux internationales le ferry turc Mavi Marmara, navire amiral d'une flottille internationale qui voulait briser le blocus maritime imposé par Israël à la bande de Gaza, gouvernée par le mouvement islamiste palestinien Hamas.
Au cours d'affrontements sur le Mavi Marmara, neuf militants turcs ont été tués par les militaires israéliens.
Selon les médias israéliens, Israël vient de rejeter une requête des Etats-Unis lui demandant de présenter des excuses à la Turquie dans l'affaire de la flottille.
Les deux principales stations de radio israéliennes ont rapporté mercredi que la secrétaire d'Etat Hillary Clinton avait téléphoné mardi au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avec une demande directe qu'il s'excuse auprès de la Turquie et que cette demande avait été rejetée par M. Netanyahu.
"Il a dit qu'Israël n'avait aucune intention de présenter des excuses pour le moment et attendait la publication du rapport de l'ONU", a indiqué la radio militaire.
La publication de ce rapport, déjà reportée deux fois, est attendue pour le 20 août.
M. Davutoglu a souligné que si la publication du rapport de l'ONU intervenait sans qu'Israël n'ait présenté des excuses, les mesures supplémentaires envisagées par Ankara entreraient en vigueur.
"Israël doit choisir. Soit (les Israéliens) ouvriront la voie à une normalisation des relations, soit ils créeront un fossé impossible à combler entre (Israël) et le peuple turc", a déclaré le chef de la diplomatie d'Ankara.
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