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Lagarde dans le collimateur de la justice française

La Cour de justice de la République a décidé d'ouvrir une enquête sur Christine Lagarde pour "complicité de détournement de biens publics et complicité de faux", a déclaré jeudi le parquet général de la Cour de cassation. L'enquête sera formellement ouverte dans les prochains jours par la commission d'instruction de la Cour de justice de la République (CJR), seule instance habilitée en France à juger des ministres pour des faits commis dans l'exercice de leurs fonctions, a précisé le Parquet général près la Cour de cassation.

La qualification de l'enquête a surpris. La CJR avait été saisie au mois de mai par le parquet qui estimait qu'il convenait d'ouvrir une enquête pour "abus d'autorité" visant Christine Lagarde. Les faits retenus sont beaucoup plus graves. Ils sont passibles de 10 ans de prison et 150 000 euros d'amende, contre 5 ans de prison et 75 000 euros d'amende pour abus d'autorité.

Trois magistrats vont désormais mener des investigations sur le rôle de Christine Lagarde dans une affaire juridico-financière liée au sulfureux homme d'affaires Bernard Tapie, lorsqu'elle était ministre des Finances. Selon le parquet, Christine Lagarde, lorsqu'elle était ministre des Finances, a pu se rendre coupable d'un abus d'autorité dans le règlement d'un litige d'affaires très complexe opposant Bernard Tapie à une structure publique gérant les actifs pourris de la banque Crédit lyonnais, sauvée de la faillite dans les années 1990 par l'Etat français. Pour hâter la fin de longues procédures et trancher ce vieux litige concernant la vente par le Crédit lyonnais du groupe Adidas, ancienne propriété de l'homme d'affaires, Christine Lagarde avait choisi une justice arbitrale, c'est à dire une justice privée. Le jugement rendu en 2008 par cette instance a été favorable à Bernard Tapie qui doit ainsi personnellement empocher au moins 200 millions d'euros, provenant de fonds publics.

L'ouverture de cette enquête n'est "aucunement incompatible" avec ses "fonctions actuelles de directrice générale" du Fonds monétaire international (FMI), a très rapidement assuré son avocat, Yves Repiquet. "Mme Christine Lagarde avait d’ailleurs veillé à ce que le conseil d’administration du FMI soit précisément informé de cette éventualité afin qu’il se détermine en parfaite connaissance" lors de sa nomination le 28 juin, a ajouté l'avocat, convaincu que l'enquête aboutirait à "un non-lieu" pour sa cliente.

 

La Cour de justice de la République a décidé d'ouvrir une enquête sur Christine Lagarde pour "complicité de détournement de biens publics et complicité de faux", a déclaré jeudi le parquet général de la Cour de cassation. L'enquête sera formellement ouverte dans les prochains jours par la commission d'instruction de la Cour de justice de la République (CJR), seule instance habilitée...