Des contacts avec les talibans indispensables pour une solution (Clinton)

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a expliqué jeudi que la prise de "contacts très préliminaires" avec les talibans était un élément clé d'une tentative nécessaire quoique déplaisante de trouver une solution politique en Afghanistan.
Mme Clinton a déclaré devant le Sénat que les Etats-Unis appuyaient une offensive diplomatique en complément de la poussée militaire que le président Barack Obama a commencé à réduire avec le retrait de 10.000 hommes prévu cette année.
"Ce sont des efforts diplomatiques pour soutenir un processus politique mené par les Afghans et qui vise à ébranler l'alliance entre les talibans et Al-Qaïda et l'insurrection", a dit la chef de la diplomatie américaine.
Pour commencer, a-t-elle indiqué, les Etats-Unis prévoient de développer un cadre pour une coopération à long terme avec l'Afghanistan, tant bilatérale que dans le cadre de l'Otan, comme décidé lors du sommet de l'alliance à Londres.
"Cela renforcera la conviction, en Afghanistan et dans la région, que l'Afghanistan ne redeviendra pas un havre pour terroristes et une arène pour les conflits des intérêts régionaux", a poursuivi Mme Clinton devant la commission des Affaires étrangères du Sénat.
Citant le discours de mercredi du président Obama, elle a déclaré que grâce à cet effort les Etats-Unis seraient "en mesure de continuer à traquer les terroristes et à soutenir un gouvernement afghan souverain" et aussi d'offrir une toile de fond pour la réconciliation avec les rebelles.
Mme Clinton a répété que les insurgés talibans doivent respecter les "lignes rouges" tracées par les Américains: renoncer à la violence, ne plus soutenir Al-Qaïda et respecter la Constitution afghane qui protège les droits des femmes.
"Ces quatre derniers mois, le processus politique mené par les Afghans a pris de l'élan", a-t-elle dit, avec la participation des femmes et de la société civile. "Nous croyons qu'une solution politique respectant ces conditions est possible".
"Ce n'est pas une tâche agréable, mais elle est nécessaire, car l'histoire nous enseigne qu'une combinaison de la pression militaire, d'opportunités économiques et d'un processus politique et diplomatique ouvert est le meilleur moyen de mettre fin aux insurrections", a-t-elle dit.