Shalit: des manifestants s'en prennent au bureau de la Croix-Rouge à Gaza

Des manifestants ont lancé des oeufs jeudi contre l'antenne de la Croix-Rouge à Gaza après que l'organisation humanitaire internationale a exigé "la preuve" que le soldat israélien Gilad Shalit, détenu par le Hamas depuis 5 ans, est "vivant".
Plusieurs dizaines de protestataires ont scandé des slogans hostiles au Comité international de la Croix Rouge (CICR) et détruit un sigle de l'organisation fixé à l'entrée de ses locaux à Gaza.
"Le monde et la Croix-Rouge pleurent pour un prisonnier israélien et oublient les milliers de Palestiniens détenus dans les geôles israéliennes", pouvait-on lire sur une banderole brandie par les manifestants.
Le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, n'a pas explicitement rejeté l'appel du CICR, mais il a répété que le sergent Shalit, âgé de 24 ans et qui possède la nationalité française, ne serait libéré qu'en échange de Palestiniens emprisonnés par Israël.
"Nous n'envisagerons de résoudre le cas de Shalit que si le problème des prisonniers palestiniens enfermés dans les geôles de l'occupant (Israël) est réglé", a affirmé un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri.
Le jeune soldat israélien a été capturé à la lisière de la bande de Gaza le 25 juin 2006 par un commando de trois groupes armés palestiniens de Gaza, dont l'un relevant du Hamas au pouvoir dans ce territoire depuis 2007.
Il est depuis détenu au secret et n'a pas reçu de visite de la Croix-Rouge.
Les prisonniers palestiniens détenus par Israël sont régulièrement visités par le CICR.
Le CICR a exigé jeudi du Hamas qu'il apporte "la preuve" qu'il est "vivant", estimant que "l'absence totale d'information concernant M. Shalit est tout à fait inacceptable", selon son directeur général Yves Daccord.
En octobre 2009, en échange de l'élargissement par Israël d'une vingtaine de prisonnières palestiniennes, le Hamas avait accepté de diffuser une vidéo de Gilad Shalit appelant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à faire tout son possible pour obtenir sa libération.
Celle-ci a paru proche en 2009, après des négociations indirectes menées via l'Egypte et un médiateur allemand, qui prévoyaient l'échange du soldat contre un millier de détenus palestiniens.
Mais elles ont échoué en raison d'un désaccord sur l'identité des détenus concernés et le lieu où ils seraient relâchés, Israël se refusant à libérer en Cisjordanie des Palestiniens impliqués dans des attentats.