Le président du club de Guingamp – qui quittera bientôt cette fonction – a finalement récolté dès le premier tour 54,39 % des suffrages contre 45,40 % à son principal rival et 0,19 % à Éric Thomas, le troisième candidat.
« C’est une sacrée révolution ! » estimait après l’élection le président de Lens Gervais Martel, membre d’un conseil fédéral qui disparaît avec le vote de ce week-end.
L’impression était renforcée par le départ discret et immédiat de Duchaussoy, qui quittait l’hôtel parisien où se tenait l’assemblée élective quelques secondes seulement après avoir annoncé qu’il quittait « définitivement le football national ».
« Il est très amer et abattu, il ne l’avait pas vu venir, c’est une grosse désillusion. Beaucoup de professionnels lui avaient promis de le soutenir, il se sent trahi », a confié l’un de ses proches collaborateurs.
Depuis un an et la démission de Jean-Pierre Escalettes après le terrible Mondial des Bleus en Afrique du Sud, Duchaussoy avait porté la réforme qui a abouti samedi à la première élection du président au scrutin de liste, quand auparavant, le président de la Ligue de football amateur était inévitablement élu, sans concurrence ni discussion.
C’est aussi cette réforme qui a donné au monde professionnel un poids plus important au sein de l’assemblée (37 % des voix contre 25 % auparavant), ce qui a sans doute eu son importance dans le scrutin de samedi, même si les relations entre Le Graët et le patron de la LFP Frédéric Thiriez sont plutôt fraîches.
« J’avais promis à Noël 75 % des voix des pros et je pense qu’il en a eu plus. Et il a de son côté fait un excellent travail dans les régions », expliquait après le vote Jean-Pierre Louvel, le président du syndicat des clubs professionnels (UCPF).
Ça va bouger
Celui qui a été de 1991 à 2000 le patron de la LNF, ancêtre de la LFP, a en effet mené une campagne discrète mais efficace auprès des ligues et districts, traditionnellement méfiants à l’égard des « pros ».
Dans le même temps, il mettait en avant dans les médias son image de « chef d’entreprise », spécialiste des questions économiques et de marketing (il est l’homme du contrat Nike à 42 millions d’euros par an).
Son discours avant le vote – « brillant, musclé et rassembleur », selon le président de la LFA Bernard Barbet, partisan de Duchaussoy – a également certainement convaincu quelques indécis.
Et Duchaussoy a fini par payer la facture des innombrables crises qui ont frappé l’institution cette année (affaires des primes et des quotas, démission de Jacques Lambert...) et la façon dont il les a gérées.
« Je sais ce que Fernand a payé : un an de pouvoir », résumait ainsi Jean-Pierre Escalettes après le vote.
Ambitieux, direct et réputé parfois cassant (« pas sûr que le dialogue sera aussi facile », a déjà déclaré Bernard Barbet), Le Graët a clairement fait savoir qu’il comptait faire bouger les choses à la « 3F ». « L’exécutif sera performant très rapidement », a-t-il promis.
« C’est quelqu’un qui a beaucoup d’idées, qui ne lâche rien, qui va vite. Les choses vont bouger, notamment en ce qui concerne la professionnalisation, et c’était indispensable », a estimé Gervais Martel. « Et bon courage à celui qui se présentera face à lui dans 18 mois. »
Car un nouveau scrutin aura lieu dès décembre 2012. D’ici là, a prévenu le nouveau président, « moins on parlera de la FFF, mieux on aura travaillé ».
(Source : AFP)
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