Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

Iran: le chef de la diplomatie menacé de destitution par le Parlement

Le Parlement iranien a menacé dimanche de destituer le ministre des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi pour avoir nommé comme vice-ministre un proche du directeur de cabinet controversé du président Mahmoud Ahmadinejad, selon les médias iraniens.
M. Salehi a nommé samedi comme vice-ministre chargé de l'administration et des finances Mohammad Sharif Malekzadeh, un proche de Rahim Esfandiar Machaie, directeur de cabinet et principal conseiller du président Ahmadinejad.
M. Machaie est la bête noire des conservateurs religieux dominant notamment le Parlement (Majlis). Ces derniers mènent depuis deux mois une vaste offensive politique pour obtenir le limogeage de ce conseiller jugé trop libéral et trop nationaliste, qu'ils accusent désormais de diriger un "courant déviationniste" visant à saper le régime islamique iranien.
Plusieurs députés conservateurs influents ont appelé dimanche à lancer une procédure de destitution contre M. Salehi si le chef de la diplomatie ne revient pas sur cette nomination.
"Nous espérons que M. Salehi va limoger M. Malekzadeh dès que possible (...) et rejeter le courant déviationniste", a déclaré un membre du bureau de présidence du Parlement, Mohammad Dehqan, cité par l'agence Mehr.
"S'il ne le fait pas, le Majlis entamera la procédure de destitution", a-t-il ajouté.
Selon la Constitution, la signature de dix parlementaires suffit pour déclencher cette procédure, qui doit ensuite être approuvée par le bureau de présidence du Majlis avant d'être soumise au vote des députés.
Cette nouvelle escarmouche entre le Parlement et l'exécutif intervient alors que le président Ahmadinejad et son entourage sont soumis depuis deux mois à une vaste offensive des conservateurs religieux qui leur reprochent de contester l'autorité du Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.
Ces ultra-conservateurs, ainsi qu'une partie du clergé et des Gardiens de la révolution (bras armé du régime), ont concentré leurs attaques sur M. Machaie et son entourage au sein duquel plusieurs arrestations sont intervenues sous divers motifs. M. Ahmadinejad a jusqu'à présent refusé de céder aux pressions et de se séparer de M. Machaie.
Un texte des députés en faveur de la procédure de destitution de M. Salehi, posté sur le site du Majlis, estime que la nomination de M. Malekzadeh "porte atteinte aux intérêts nationaux" et affirme notamment que le nouveau vice-ministre serait "sur le point d'être arrêté" pour plusieurs "affaires financières et non financières", sans autre précision.
La crise opposant M. Ahmadinejad et son entourage à la ligne dure de son propre camp a éclaté en avril après que le président eut ouvertement contesté un veto du Guide suprême l'empêchant de limoger le ministre du Renseignement, proche des ultra-conservateurs.
Depuis, les attaques des conservateurs contre l'entourage présidentiel et les décisions de l'exécutif sont quasi-quotidiennes, en dépit de plusieurs appels au calme lancé par l'ayatollah Khamenei qui a demandé à ses partisans de laisser le gouvernement "faire son travail".
Le Majlis évoque même désormais la possibilité de convoquer M. Ahmadinejad pour l'obliger à s'expliquer sur ses décisions, après avoir lancé une procédure qui aurait déjà réuni plus de 90 signatures de députés (sur les 290 que compte le Parlement), selon ses promoteurs.
Le Parlement iranien a menacé dimanche de destituer le ministre des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi pour avoir nommé comme vice-ministre un proche du directeur de cabinet controversé du président Mahmoud Ahmadinejad, selon les médias iraniens.M. Salehi a nommé samedi comme vice-ministre chargé de l'administration et des finances Mohammad Sharif Malekzadeh, un proche de Rahim...