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Couverture spéciale de la révolte au Yémen - Sur le terrain

L'opposition veut une transition rapide, Saleh sera vite de retour

Le régime yéménite a douché lundi les espoirs de l'opposition d'une transition rapide du pouvoir en annonçant que le président Ali Abdallah Saleh, hospitalisé en Arabie saoudite, reviendra à Sanaa "dans les prochains jours".
Des responsables saoudiens avaient indiqué ce week-end que le président ne regagnerait son pays qu'après une convalescence de 14 jours, ce que "les jeunes de la révolution" ont vu comme un départ définitif du chef de l'Etat.
Pour prévenir tout retour de M. Saleh, ils ont appelé à la formation d'"un conseil présidentiel intérimaire" pour diriger le pays.
La Maison Blanche a affirmé de son côté qu'une "transition immédiate" du pouvoir était "dans le meilleur intérêt" pour les habitants.
Le chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a appelé M. Saleh à réfléchir pendant son traitement en Arabie saoudite et à agir "dans le meilleur intérêt de son peuple".
Mais le vice-président Abed Rabbo Mansour Hadi a semblé vouloir freiner l'enthousiasme des opposants en indiquant que M. Saleh rentrerait "au pays dans les prochains jours".
Le Congrès populaire général (CPG, parti au pouvoir), dont M. Mansour Hadi est le secrétaire général, a condamné la position de certains leaders du Forum commun, alliance de partis d'opposition, estimant qu'ils profitaient de cet évènement douloureux" en le transformant en "victoire politique".
Sur le terrain, une trêve a été négociée par le vice-président avec le puissant chef tribal des Hached, cheikh Sadek al-Ahmar, sous l'impulsion du roi Abdallah d'Arabie saoudite.
Le vice-président a affirmé que la consolidation de la trêve était la "priorité numéro un" et souhaité "la collaboration de tous" pour y parvenir.
M. Mansour Hadi s'est montré rassurant sur la santé de M. Saleh en affirmant lui avoir parlé lundi matin et ajoutant qu'il "récupère bien".
Blessé vendredi dans le bombardement du palais présidentiel, le président contesté a été hospitalisé le lendemain dans un hôpital militaire à Ryad où il a été opéré "avec succès" dimanche, selon un responsable saoudien.
L'Arabie saoudite a indiqué lundi avoir accueilli M. Saleh à sa demande, pour des soins et a déclaré que le royaume ainsi que les autre membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) allaient "continuer à déployer leurs efforts (...) pour parvenir à un règlement pacifique qui mettra un terme aux combats".
Le médiateur du Golfe, Abdellatif Zayani, a annoncé lui aussi être disposé à relancer sa médiation au Yémen et estimé que "l'initiative du Golfe offre toujours la solution appropriée" à la crise.
Le 23 mai, le CCG avait suspendu sa médiation après le refus du président Saleh, au pouvoir depuis 33 ans, de signer l'accord de transition, prévoyant son départ.
Sur le terrain, la trêve semblait tenir en dépit d'un incident mortel.
A la mi-journée, des proches de cheikh Ahmar ont accusé des snipers à la solde du régime d'avoir tué trois des hommes du chef tribal, près de sa résidence dans le nord de la capitale.
Dans la nuit, au moment où se négociait le cessez-le-feu, deux assaillants ont été abattus après avoir attaqué à Sanaa un barrage tenu par les hommes du général dissident Ali Mohsen al-Ahmar et tué trois personnes dont un soldat.
L'attaque a eu lieu, selon une source militaire, près de la résidence du vice-président qui assume en principe le pouvoir en l'absence de M. Saleh.
Le calme régnait à Taëz, grande ville du sud-ouest et autre foyer de la contestation, selon un photographe de l'AFP. Les forces de l'ordre se sont retirées et ne gardent que le palais présidentiel, alors que les manifestants ont reconstitué leur sit-in.
Cheikh Ahmar a accepté dimanche une trêve et l'évacuation des bâtiments publics qu'occupent ses partisans à Sanaa contre un repli des forces gouvernementales, à la demande du vice-président.
Les forces gouvernementales et les partisans armés de cheikh Ahmar, qui soutient les protestataires hostiles au régime, sont engagés depuis le 23 mai dans de violents combats qui se sont étendus vendredi au sud de la capitale.
A Londres, le ministère britannique de la Défense (MoD) a indiqué qu'une mission militaire britannique d'évaluation avait été déployée près du Yémen, sans vouloir confirmer la présence de deux navires de soutien dans la région.
Des responsables saoudiens avaient indiqué ce week-end que le président ne regagnerait son pays qu'après une convalescence de 14 jours, ce que "les jeunes de la révolution" ont vu comme un départ définitif du chef de l'Etat.Pour prévenir tout retour de M. Saleh, ils ont appelé à la formation d'"un conseil présidentiel intérimaire" pour diriger le pays.La Maison Blanche a affirmé de...