Les Européens envisagent toute une série de sanctions contre la Syrie (diplomates)

Les Européens envisagent toute une série de sanctions contre la Syrie, allant du gel des aides à la coopération à des gels d'avoirs de responsables et à un embargo sur les armes, ont indiqué jeudi à l'AFP des sources diplomatiques.
Un document élaboré par le Service diplomatique européen, et dont doivent discuter vendredi les ambassadeurs des 27 Etats de l'UE à Bruxelles, prévoit notamment de cesser les aides de l'UE versées dans le cadre de la politique de coopération, des fonds de la politique de voisinage et des crédits de la Banque européenne d'investissement.
L'UE verse chaque année quelque 210 millions d'euros d'aides et de prêts à la Syrie. Seuls les fonds versés directement au gouvernement syrien seraient concernés, les projets bénéficiant à des organisations non gouvernementales seraient épargnés, a précisé un diplomate européen.
Une autre option envisagée est de retirer officiellement l'offre d'accord d'association, que l'UE s'était dite prête à signer en octobre 2009, et qui attendait depuis un feu vert de Damas.
Par ailleurs, l'UE pourrait décider le principe de sanctions ciblées contre les responsables de la répression violente des manifestations en Syrie, prévoyant des gels d'avoirs et des interdictions de visa. Un embargo sur les armes pourrait être également décidé.
Par ailleurs, le document propose d'adopter une approche commune à l'ONU, afin que les quatre pays européens siégeant au Conseil de Sécurité (France, Royaume-Uni, Portugal et Allemagne) défendent une position européenne.
Il propose aussi d'exercer des pressions communes sur les pays asiatiques afin de ne pas proposer la candidature de la Syrie au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU.
L'UE et la Syrie sont liées depuis 1977 par un accord de coopération, qui offre aussi des préférences commerciales aux produits industriels syriens.
La pression internationale s'accentue sur le régime du président syrien Bachar al-Assad que l'opposition a mis en demeure de mener de véritables réformes ou d'être renversé par une "révolution".
Lors de leur réunion vendredi à Bruxelles, les représentants des 27 doivent prendre une décision de principe sur les différents types de sanctions auxquels l'UE pourra recourir, a précisé un diplomate européen. Le détail des sanctions devrait ensuite être élaboré par des experts.