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Batailles rangées à Zawiyah et Ras Lanouf en Libye

Bombardements et recul de l'opposition dans l'Est, manifestation de "victoire" orchestrée par les pro-Kadhafi à Tripoli: la régime libyen tentait dimanche de reprendre la main au 20è jour d'insurrection et affirmait avoir repris plusieurs villes.

La télévision d'État a affirmé avoir repris le contrôle de Ras Lanouf, ville pétrolière, et de Tobrouk dans l'Est ainsi que de Misrata, la 3e ville du pays dans l'Ouest. /

Dans le même temps, le colonel Kadhafi s'est déclaré favorable à l'envoi d'une commission d'enquête "des Nations unies ou de l'Union africaine" pour évaluer la situation. Il a également brandi les spectres de l'immigration massive en Europe et d'el-Qaëda.
La révolte qui a débuté le 15 février prend désormais des allures de guerre civile et la télévision d'État libyenne a annoncé que des forces fidèles au colonel Kadhafi étaient en route vers Benghazi, à 1 000 km à l'est de Tripoli.
L'armée libyenne avait déjà tenté la semaine dernière de lancer une contre-offensive pour stopper la progression des insurgés, bombardant Ajdabiya et Brega, deux villes verrouillant l'accès à Benghazi.
Mais malgré de violents combats dans le port pétrolier de Brega, l'insurrection, un mélange de jeunes sans réelle expérience du combat et de militaires passés dans l'opposition, avait continué d'avancer jusqu'à Ras Lanouf, à 300 km au sud-ouest de Benghazi.
La télévision d'état a affirmé avoir repris le contrôle de Ras Lanouf, ville pétrolière, et de Tobrouk dans l'Est ainsi que de Misrata, la 3e ville du pays dans l'Ouest.
Affirmant que ces villes avaient été reprises des mains des "bandes terroristes", elle a diffusé des images de "manifestations de joie" sur la place Verte, à Tripoli, ainsi qu'à Syrte, la ville natale du "Guide de la révolution" et Sebha (sud).
Mais les insurgés ont immédiatement contesté la reprise de ces trois villes.
Selon des journalistes sur place et les insurgés, Ras Lanouf était ainsi toujours contrôlée dimanche matin par ces derniers.
Dans la matinée toutefois, deux raids des forces pro-régime y ont été menés sur un camp de rebelles et sur un barrage des insurgés, mais ils n'ont pas fait de blessés selon les premières informations.
En revanche, les insurgés ont dû se résigner à se retirer de Ben Jawad après des combats avec les forces pro-Kadhafi affirmant que Ras Lanouf serait leur "ligne de défense".
Ben Jawad, à plus de 300 km au sud-ouest de Benghazi et à une centaine de km à l'est de Syrte, était depuis samedi la position la plus avancée de l'opposition sur le front Est. Selon un médecin, les combats y ont fait dimanche deux morts et une trentaine de blessés.
Les insurgés libyens ont également contesté  la reprise de Tobrouk, comme l'avait affirmé auparavant la télévision Al Libya.
"Ce n'est pas vrai. La région allant d'Ajdabiya à la frontière égyptienne est sous notre contrôle", a déclaré Fateh Faraj, un membre du conseil des insurgés à Tobrouk joint par téléphone.
Par ailleurs, un résident de Misrata, à l'est de Tripoli, a indiqué que des chars tiraient des obus dans le centre de la ville.
Dans le même temps à Tripoli, le régime a orchestré une manifestation de soutien au colonel Kadhafi pour proclamer la "victoire" du "Guide de la révolution", soldats, policiers et miliciens tirant en l'air en signe de joie.
"Ce sont des tirs de joie parce que nous sommes en train de battre el-Qaëda. Nous avons gagné, el-Qaëda est parti", a déclaré un soldat, des Ray Ban sur le nez.
Sur la place Verte, dans le centre, 4 000 à 5 000 pro-Kadhafi étaient également rassemblés en manifestation "spontanée".
Samedi, l'opposition libyenne, maîtresse de l'Est du pays, avait essuyé une contre-offensive massive à Zawiyah, près de Tripoli. Au moins sept personnes ont été tuées et des dizaines blessées, selon une source médicale.
Les forces du colonel Kadhafi ont commis un "véritable massacre", a indiqué un médecin.
Les insurgés s'organisaient par ailleurs sur le plan politique. Le Conseil national, réuni samedi et mis en place par les représentants de l'insurrection en Libye, s'est déclaré "le seul représentant de la Libye".
Il a chargé Omar al-Hariri des "Affaires militaires" et confié à Ali Abdelaziz al-Issaoui, ambassadeur démissionnaire en Inde et ancien ministre de l'Economie, les Affaires étrangères.
Il a également désigné Mahmoud Jibril Ibrahim al-Wourfalli à la tête d'une "équipe exécutive pour gérer la crise", également chargée des relations étrangères et de représenter la Libye.
La France "salue la création du Conseil national libyen" et "apporte son soutien aux principes qui l'animent et aux objectifs qu'il s'assigne", a annoncé dimanche le ministère français des Affaires étrangères.
Le ministre britannique de la Défense, Liam Fox, a confirmé dimanche qu'une "petite équipe diplomatique" britannique se trouvait à Benghazi mais a refusé de commenter des informations selon lesquelles un diplomate serait détenu par des insurgés dans cette ville.
Dans une interview à l'hebdomadaire français Journal du Dimanche, le colonel Kadhafi a affirmé que "des milliers de gens iraient envahir l'Europe depuis la Libye".
"Oussama "Ben Laden viendra s’installer en Afrique du Nord (...) Vous aurez Ben Laden à vos portes", a-t-il ajouté
Plus de 191 000 personnes ont fui à ce jour les violences et environ 10 000 personnes déplacées se dirigent vers la frontière égyptienne, selon l'ONU.
Dans le même temps, le colonel Kadhafi s'est déclaré favorable à l'envoi d'une commission d'enquête "des Nations unies ou de l'Union africaine" pour évaluer la situation. Il a également brandi les spectres de l'immigration massive en Europe et d'el-Qaëda.La révolte qui a débuté le 15 février prend désormais des allures de guerre civile et la télévision d'État libyenne a...