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Mode - Fashion Week

Londres sur fond de crise

Robe de Ziad Ghanem vue à la Fashion Week de Londres (a-h 2011-2012).

Comme chaque année à la même époque, les Fashion Weeks des capitales de la mode se succèdent sans se ressembler, pour présenter le prêt-à-porter de l'automne-hiver suivant. Celle de Londres vient de s'achever, passant le relais à la semaine milanaise avant celle de Paris qui commence le 1e mars.
L'épouse du Premier ministre David Cameron, dont l'élégance est souvent vantée dans la presse britannique et qui a rappelé sa « passion pour la mode », a été choisie comme ambassadrice du British Fashion Council. Les organisateurs en ont profité pour dénoncer l'impact sur le secteur de la mode en Grande-Bretagne du plan d'austérité drastique annoncé par son mari.
Cent soixante-dix créateurs britanniques et étrangers ont présenté pendant six jours leurs créations sur les podiums de la London Fashion Week.
Si elle ne parvient pas à se hisser à la hauteur de ses concurrentes de Milan, Paris ou New York, la London Fashion Week, petite sœur de la Fashion Week américaine, est considérée comme une pépinière de jeunes talents et brille surtout par la créativité, voire l'excentricité de ses
créateurs.
Ouvrant le bal des 65 shows prévus, l'Irlandais Paul Costelloe a déployé une palette de flamboyantes couleurs automnales - jaune, orange et rouge rutilant, y compris pour les longs cheveux crêpés de ses mannequins - sur des jupes et manteaux courts en laine, tartan et pied-de-poule.

Les garçonnes de Paul Smith
Le styliste britannique Paul Smith, fidèle à ses débuts, a emprunté lundi au vestiaire masculin costumes et manteaux extralarges pour ses « garçonnes », retroussant les pantalons sur les chevilles, dévoilant chaussettes aux couleurs flashy et chaussures richelieu.
Paul Smith a débuté en 1970 avec une boutique pour hommes, avant de se lancer dans le prêt-à-porter féminin il y a 15 ans. Sa collection automne-hiver 2011 retient tout le charme des premières collections masculines, avec des coupes soignées et des tissus de cachemire, laine et soie.
« C'est une collection qui puise dans mes racines », a confié le styliste à l'AFP après le défilé dans l'hôtel Savoy récemment restauré de Londres.
« J'ai commencé le vêtement pour femme parce que mes clientes empruntaient les habits de leurs petits amis. L'idée, c'était de faire des vêtements bien coupés pour femme, mais avec une touche masculine. »
« Ce sont des vêtements pour des femmes qui ont de l'assurance, qui n'ont pas besoin d'attirer l'attention sur elles », commente-t-il.
Les jeans de Paul Smith sont coupés aux trois quarts et retroussés. Costumes, gilets, cravates de soie imprimées et chemises à rayures ou transparentes complètent la panoplie.
La couleur - un manteau orange, des poignets rouge vif, des pantalons fuchsia ou des broderies fleuries - rehausse une palette de gris, noir, marron ou bleu foncé.
Les broderies ont été faites pour « celles qui achètent vintage ou vont fouiller dans le grenier de leurs grands-mères, du pur Paul Smith », selon le créateur.
Les mannequins, coiffées en pétard comme si elles sortaient d'une nuit chez leur petit ami, devaient marcher comme si elles avaient été dans la rue, à dessein. « Je leur ai dit de ne pas faire les mannequins, avec cette allure de cheval. J'ai dit : pas de chevaux ! »
La collection entend refléter « ce que les gens ont en tête, qui n'est pas toujours de se montrer seins nus ou dans des vêtements extravagants pour attirer l'attention, mais d'être à l'aise avec soi-même », selon Paul Smith.

La créatrice préférée de Kate Middleton
Les places étaient chères pour la collection automne-hiver 2011 de la créatrice brésilienne Daniella Helayel, dont la marque Issa a récemment été propulsée sous le feu des projecteurs grâce à Kate Middleton, qui n'avait pourtant pas fait le déplacement samedi. Lors de l'annonce en novembre de ses fiançailles avec le prince William, la jeune femme portait en effet une robe griffée Issa, bleu saphir, qui a été immédiatement épuisée.
Daniella Helayel a présenté, sur un rythme disco, des robes aux couleurs chaudes, sur des motifs unis ou des imprimés animaux, avec un drapé à la taille très proche de celui de sa fameuse création.
Elle a aussi célébré la féminité avec des tuniques aux décolletés osés et des petites robes au col bateau et à la taille très dessinée, le tout accessoirisé de gants en cuir, foulard ou bijoux volumineux.
Pour son défilé londonien, la créatrice a notamment fait appel au modèle Yasmin Le Bon, aux formes généreuses, et au mannequin brésilien Andrea Dellal, l'un des modèles les plus recherchés dans les années 60.
Daniella Helayel avait été pressentie comme l'une des créatrices possibles pour la robe de mariée de Kate Middleton, qui épousera le 29 avril à Londres le prince William, deuxième dans l'ordre de succession au trône d'Angleterre. Mais la presse évoque désormais plus la possibilité d'un créateur
britannique.

Ziad Ghanem, le chouchou
Enfant terrible et terriblement prometteur de la mode londonienne, Ziad Ghanem, qui a donné son défilé lundi dernier sur le thème « Never end, never end, never end », représente tout ce dont le courant punk, dans ce qu'il a de plus noble, a rêvé. Il a interprété avec son brio, sa générosité et sa ferveur habituels les codes écologiques, pacifistes et humains de cette mouvance des années 70. Ce jeune Libanais né à Zouk Mikaël cultive des valeurs en tête desquelles figure sa maxime : « Tout le monde est beau, tout le monde est aimable. » Il prône la liberté vestimentaire illimitée et invite chacun à s'aimer comme il est. Dans la logique de son style empreint d'humour aigre-doux, son prêt-à-porter de l'automne-hiver 2011-2012 déploie un romantisme postnucléaire dans un vocabulaire gothique. Pour ceux qui n'ont pas compris, le petit fils des souliers « Azar », dont la mère s'enveloppait de Saint Laurent quand il était encore dans son ventre, expérimente les ingrédients universels dont se compose la mode du XXIe siècle. Il y avait deux heures de file sous la pluie de Londres pour accéder à son défilé. On a bien dit prometteur ?
Comme chaque année à la même époque, les Fashion Weeks des capitales de la mode se succèdent sans se ressembler, pour présenter le prêt-à-porter de l'automne-hiver suivant. Celle de Londres vient de s'achever, passant le relais à la semaine milanaise avant celle de Paris qui commence le 1e mars. L'épouse du Premier ministre David Cameron, dont l'élégance est souvent vantée...

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