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Les Européens indignés par la répression violente en Libye

Les Européens ont condamné dimanche soir avec fermeté la répression sanglante des manifestations en Libye qui a fait au moins 173 morts selon une ONG, en dépit des menaces de Tripoli d'ouvrir les vannes de l'immigration illégale si l'UE ne renonce pas à ses critiques.
"Nous appelons à la retenue, nous exhortons à mettre fin aux violences et à dialoguer", a déclaré la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, à son arrivée à une réunion des ministres européens des Affaires étrangères à Bruxelles consacrée à la vague de contestation sans précédent qui déferle sur le monde arabe.
"Nous observons avec une grande inquiétude et de l'indignation la violence utilisée par les autorités étatiques en Libye et dans d'autres Etats" de la région, a renchéri le ministre allemand aux Affaires européennes Werner Hoyer.
Son homologue français Laurent Wauquiez a jugé les nouvelles en provenance de ce pays dirigé d'une main de fer depuis 42 ans par le colonel Mouammar Kadhafi, et notamment les morts, "parfaitement inacceptables".
Rappelant que la Libye adhère au Pacte des droits civils et politique, M. Wauquiez a estimé qu'il fallait "qu'elle respecte ses engagements, qu'il n'y ait pas cet usage totalement disproportionné de la force auquel nous assistons maintenant depuis plus de 48 heures" dans le pays.
Ces condamnations interviennent alors que les autorités libyennes viennent de menacer de cesser toute coopération avec l'UE en matière de lutte contre l'immigration illégale, si l'Europe continue à "encourager" les manifestations par ses appels au respect de la liberté de rassemblement et à la liberté d'expression.
Tripoli a touché un point sensible. Les Européens comptent en effet résolument sur la coopération de la Libye dans la lutte contre l'immigration illégale vers les côtes de l'UE, via la Méditerranée, et dans la surveillance de ses frontières.
Le pays est un point de passage privilégié de réseaux d'immigrants clandestins venus d'Afrique, du fait de ses 2.000 kilomètres de côtes et des 4.000 km de frontières qu'il partage avec ses six voisins africains.
L'Italie, avec son île de Lampedusa pas très éloignée des côtes libyennes, milite tout particulièrement en faveur d'une coopération avec la Libye. Le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini s'est d'ailleurs montré très prudent dans ses déclarations sur la Libye dimanche soir.
"L'Italie, comme vous le savez, est le plus proche voisin tant de la Tunisie que de la Libye et nous sommes extrêmement préoccupés par les répercussions sur le plan migratoire dans le sud de la Méditerranée" des événements actuels, a-t-il déclaré.
Mme Ashton a pour sa part rejeté la menace des autorités libyennes. "Nous entendons des menaces" mais "au bout du compte l'UE fait ce qui est juste", a-t-elle souligné.
Quant au ministre luxembourgeois Jean Asselborn, il a affirmé n'avoir "pas peur" des menaces que peut proférer "un dictateur qui tire sur son peuple".
Les ministres européens se réunissent pour discuter de la révision de leur politique d'aide à la rive Sud de la méditerranée et de la façon d'accompagner la transition démocratique dans le monde arabe.
"C'est un mouvement tectonique, une très grande chance pour la démocratie et la tolérance et il est grand temps que l'UE devienne visible", a souligné M. Hoyer.
Interrogé sur d'éventuelles sanctions à prendre contre la Libye, M. Hoyer a souligné que "l'indignation est très grande, nous devons désormais réfléchir à ce qu'il faut faire".
Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a lui appelé à "accroître la pression internationale et la condamnation" du régime libyen.
Les Européens ont condamné dimanche soir avec fermeté la répression sanglante des manifestations en Libye qui a fait au moins 173 morts selon une ONG, en dépit des menaces de Tripoli d'ouvrir les vannes de l'immigration illégale si l'UE ne renonce pas à ses critiques."Nous appelons à la retenue, nous exhortons à mettre fin aux violences et à dialoguer", a déclaré la chef de la...