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WikiLeaks, dans la tourmente, devrait pouvoir continuer à essaimer

Malgré la détention de Julian Assange, le blocage de ses finances et les cyber-attaques, WikiLeaks devrait pouvoir continuer ses révélations qui secouent la diplomatie internationale, via une nuée de sites "miroirs" et la mobilisation croissante de la communauté des internautes.
"WikiLeaks est toujours en ligne" et "ne sera pas bâillonné, ni par une action judiciaire, ni par la censure des entreprises", a assuré un porte-parole, le journaliste islandais Kristinn Hrafnsson, dans un communiqué dans la nuit de mardi à mercredi.
Dans le cyber-espace, les hackers partisans de son fondateur Julian Assange ont lancé la contre-attaque en prenant d'assaut mercredi les sites des groupes financiers suisse (Postfinance) ou américains (Mastercard, Paypal) qui ont fermé les comptes ou gelé les transactions avec WikiLeaks.
"A partir du moment où des organismes bancaires coupent les vannes, ça devient plus compliqué pour le site de fonctionner", reconnaît Olivier Tesquet, journaliste du site spécialisé Owni.
En octobre, Owni avait réalisé pour Julian Assange l'interface permettant la consultation des 400.000 documents secrets de l'armée américaine sur la guerre en Irak rendus publics par WikiLeaks.
"WikiLeaks est un site qui fonctionne sur le principe du don. L'année dernière, le site avait été fermé parce qu'ils avaient besoin de 600.000 dollars", rappelle-t-il.
Si de nombreuses sources de financement ont été coupées, le compte de WikiLeaks en Islande fonctionnait toujours mercredi, selon M. Hrafnsson. La banque locale Landsbanki a confirmé sans plus de détails à l'AFP l'existence de ce compte, dont les références figurent sur le site.
Depuis l'incarcération de Julian Assange, Kristinn Hrafnsson assure l'intérim de la communication de WikiLeaks, qui dit s'appuyer par ailleurs sur des centaines de bénévoles.
"Assange, c'est l'incarnation officielle, le paratonnerre pour les opinions publiques, les gouvernements et la justice, mais il n'est pas tout seul à l'opérationnel", souligne M. Tesquet. Son emprisonnement "ne va pas enrayer le processus de publication de WikiLeaks", estime-t-il.
Cible depuis une semaine de cyber-attaques massives, Wikileaks a bénéficié du soutien d'internautes engagés qui ont dupliqué ses révélations sur des sites dits "miroirs", copies exactes de l'original.
La croissance de ces sites semble prendre des proportions exponentielles: de 500 mardi soir, d'après M. Hrafnsson, "on a dépassé les 1.000 sites miroirs (mercredi) et, à mon avis, ça va continuer à augmenter", prédit Olivier Tesquet.
"Plus les gouvernements essaieront de mettre des bâtons dans les roues, plus on risque de voir émerger des sites miroirs et des initiatives de gens désireux de prendre le relais", estime le journaliste d'Owni, qui souligne "l'esprit de corps" de la communauté web.
En France, DegenereSciences, un groupe de hackers basé à Lille a par exemple proposé mercredi à des sympathisants de participer à "l'effort citoyen global de soutien à WikiLeaks" en créant un réseau synchronisé de sites miroirs.
Techniquement, la chose n'est pas compliquée. "Les copies se font par une petite manipulation informatique sans difficulté, même pour les débutants", explique le gérant d'une société informatique française, parlant sous couvert d'anonymat.
Financièrement, cela ne coûte rien: "à partir du moment où quelqu'un a un nom de domaine ou une présence sur le web, il a la possibilité de créer un site miroir, ça ne demande aucun moyen financier", explique Olivier Tesquet.
Malgré la détention de Julian Assange, le blocage de ses finances et les cyber-attaques, WikiLeaks devrait pouvoir continuer ses révélations qui secouent la diplomatie internationale, via une nuée de sites "miroirs" et la mobilisation croissante de la communauté des internautes."WikiLeaks est toujours en ligne" et "ne sera pas bâillonné,...