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Les contrôleurs aériens espagnols reprennent le travail

Les contrôleurs du ciel espagnols ont repris le travail samedi après presque 24 heures d'une grève sauvage qui a conduit le gouvernement à déclarer l'état d'alerte, paralysé le trafic aérien et plongé le pays dans une crise majeure.
L'espace aérien a rouvert samedi dans l'après-midi mais le trafic ne devrait reprendre que progressivement, les grandes compagnies aériennes, dont Iberia, ayant annulé leurs vols jusqu'à dimanche.
Le retour à la normale prendra "24 à 48 heures", a estimé le ministre des Transports José Blanco.
En réponse à cette grève surprise, qui a laissé en souffrance 300.000 passagers dans les aéroports, alors que les Espagnols se préparaient à partir pour un long week-end, le gouvernement avait opté pour la fermeté et décidé vendredi de confier à l'armée la gestion du contrôle aérien.
Il a ensuite décrété samedi l'état d'alerte, une mesure inédite depuis la mort du général Franco en 1975 et le retour à la démocratie, qui permet de réquisitionner les contrôleurs du ciel et rend les grévistes passibles de poursuites pénales.
L'état d'alerte signifie "que les contrôleurs sont convoqués à leur poste de travail et dans le cas contraire, ils seraient en situation de délit de désobéissance prévu par le code pénal militaire", a expliqué le ministre de l'Intérieur Alfredo Perez Rubalcaba après une réunion de crise du gouvernement.
Peu après cette annonce, les deux tiers des contrôleurs, soit 109 sur 159 appelés au service, avaient repris le travail vers 15H00 (14H00 GMT).
Les contrôleurs aériens avaient déclenché vendredi après-midi cette grève sauvage pour un litige sur le temps de travail. Le gouvernement socialiste s'est alors trouvé brutalement confronté à un conflit social majeur au moment où, sous la pression des marchés, il vient d'annoncer une nouvelle série de mesures de lutte contre la crise.
Le ministre de l'Intérieur a dénoncé samedi l'attitude des contrôleurs aériens qui défendent, a-t-il dit, "des privilèges intolérables".
Selon le ministère des Transports, il y a en Espagne au total 2.300 contrôleurs du ciel, dont 135 gagnent plus de 600.000 euros par an et 713 entre 360.000 et 540.000 euros par an.
L'état d'alerte annoncé samedi est prévu par la Constitution espagnole notamment en cas de catastrophe naturelle, d'accident très grave, d'épidémie ou de paralysie des services publics par un groupe.
A Madrid, des milliers de passagers ont passé la nuit dans les halls d'enregistrement de l'aéroport de Barajas. Beaucoup n'avaient reçu aucune information et remplissaient à tout hasard des fiches de réclamation.
"On nous a dit que le vol est annulé et on nous a donné des fiches de réclamation", raconte Teresa Cabezas, 60 ans, qui devait partir pour quatre jours à Cracovie, en Pologne.
De très nombreux Espagnols s'apprêtaient à partir vendredi pour un long pont de cinq jours, le début de semaine prochaine étant férié en Espagne, lorsque la grève a éclaté.
Les contrôleurs ont abandonné leurs postes de travail vendredi en fin d'après-midi pour protester contre une mesure plafonnant à 1.670 heures par an leur temps de travail.
Cette mesure faisait partie du dispositif de privatisation partielle de l'autorité de gestion des aéroports (Aena), à hauteur de 49%, adopté quelques heures plus tôt par le gouvernement.
Le porte-parole du syndicat des contrôleurs, David Zamit, avait expliqué que le plafonnement du temps de travail empêchait par exemple les contrôleurs de prendre leurs congés de paternité ou de maladie sur leurs heures de travail.
"Nous avons atteint notre limite mentalement avec ce nouveau décret qui nous oblige à travailler davantage d'heures", a affirmé un autre porte-parole, Jorge Ontiveros.
"Nous avons pris cette décision individuellement, qui s'est ensuite propagée à des collègues. Dans ces conditions, nous ne pouvons pas continuer à contrôler les avions", a-t-il dit en estimant que les conditions n'étaient pas réunies pour assurer la sécurité aérienne.
Les contrôleurs du ciel espagnols ont repris le travail samedi après presque 24 heures d'une grève sauvage qui a conduit le gouvernement à déclarer l'état d'alerte, paralysé le trafic aérien et plongé le pays dans une crise majeure.L'espace aérien a rouvert samedi dans l'après-midi mais le trafic ne devrait reprendre que...