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Référendum au Soudan: risque de guerre sans un accord préalable (ambassadeur soudanais)

L'ambassadeur du Soudan à l'ONU a agité lundi le spectre de la guerre à deux mois et demi du référendum qui pourrait aboutir à la partition du pays, alors que l'ONU avertissait que les casques bleus ne seraient pas en mesure de prévenir un conflit éventuel.
Devant le Conseil de sécurité, l'ambassadeur Daffa-Alla Elhag Ali Osman a mis en garde contre l'organisation d'un référendum dans la région d'Abyei, qui doit se prononcer le 9 janvier sur son indépendance le même jour qu'un autre référendum prévu dans le sud du Soudan.
"Il est évident que toute tentative d'organisation d'un référendum avant un accord acceptable entre les deux parties (Abyei et le gouvernement de Khartoum) ne pourrait que signifier un retour à la guerre", a-t-il affirmé.
L'ambassadeur a néanmoins ajouté que son gouvernement voulait des négociations préalables au référendum avec la région d'Abyei "et non la guerre que nous n'avons jamais acceptée volontairement".
Les deux référendums doivent décider de la sécession ou du maintien de l'unité du Soudan, conformément à un accord de paix conclu en 2005 après deux décennies d'une guerre civile qui a fait plus de deux millions de morts.
Alain Leroy, secrétaire général adjoint de l'ONU pour les opérations de maintien de la paix, a averti que les forces des Nations unies ne seraient pas en mesure de prévenir un éventuel conflit entre les rivaux du Nord et du Sud.
"Toute augmentation du nombre des troupes de l'ONU ne permettra pas à l'Unmis (la mission de maintien de la paix de l'ONU) de prévenir des heurts à la frontière", a expliqué M. Leroy.
Les préparatifs pour l'organisation des référendums ont pris beaucoup de retard et tant le Sud-Soudan que la région riche en pétrole d'Abyei ont déjà dit qu'ils pourraient organiser leur propre scrutin si la date initiale est retardée par le gouvernement de Khartoum.
Nord et Sud s'accusent mutuellement de renforcer leurs troupes à la frontière, l'Unmis ayant de son côté renforcé sa surveillance.
Alain Leroy a ajouté que l'Unmis envisageait de redéployer à la frontière Nord-Sud des troupes stationnées ailleurs au Soudan ou de demander des renforts internationaux.
L'ambassadeur du Soudan s'est exprimé contre un renforcement des troupes de l'ONU, estimant que ce serait un gaspillage des ressources qui n'apaiserait pas les tensions.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est pour sa part déclaré "très inquiet".
"Je suis très inquiet de la situation à Abyei. Les préparatifs pour le référendum à Abyei sont encore plus en retard et le manque persistant de progrès aiguise une situation déjà tendue et volatile sur le terrain", a-t-il dit dans son rapport au Conseil de sécurité.
Au Sud-Soudan, "les préparatifs pour le référendum sont bien en retard et la Commission chargée du référendum doit agir extrêmement vite pour remplir son mandat avec le temps qui lui reste", a-t-il dit.
Des représentants d'Abyei et du gouvernement de Khartoum doivent commencer de nouvelles discussions sous l'égide des Etats-Unis cette semaine pour un accord sur le référendum. Cet accord doit porter sur le partage des richesses de cette région riche en pétrole et sur qui pourra voter.
Nombre de diplomates à l'ONU estiment qu'il est devenu quasi-impossible d'organiser les référendums à temps et redoutent une déclaration d'indépendance unilatérale du Sud qui pourrait relancer le conflit.
L'ambassadeur du Soudan à l'ONU a agité lundi le spectre de la guerre à deux mois et demi du référendum qui pourrait aboutir à la partition du pays, alors que l'ONU avertissait que les casques bleus ne seraient pas en mesure de prévenir un conflit éventuel.Devant le Conseil de sécurité, l'ambassadeur Daffa-Alla Elhag Ali Osman...