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La Turquie a voté pour un référendum test sur la Constitution

Les Turcs se sont prononcés dimanche par référendum sur une révision controversée de la Constitution qui renforcerait le régime islamo-conservateur, face à l'opposition laïque et à l'armée.
Les bureaux de vote, ouverts à 05H00 GMT, ont fermé à 14H00 GMT.
Les premiers résultats de ce scrutin, qui selon les sondages s'annonçait serré, étaient attendus assez rapidement.
Des incidents ont éclaté dans plusieurs villes du sud-est anatolien, peuplé majoritairement de Kurdes, où des militants kurdes ont empêché certaines personnes d'aller voter, selon l'agence Anatolie. La police a arrêté environ 90 personnes, a ajouté l'agence.
Le principal parti pro-kurde de Turquie avait appelé au boycottage, estimant que cette réforme ne renforcerait pas les droits des 15 millions de Kurdes.
Au total 49,5 millions d'électeurs, sur une population de 73 millions, étaient appelés aux urnes.
Ce référendum est un test majeur pour le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, dont le Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), au pouvoir depuis 2002, soutient des réformes libérales, mais que les laïques soupçonnent de vouloir islamiser le pays en catimini.
Le référendum porte sur 26 amendements, très divers, que M. Erdogan a vantés comme une avancée vers "plus de démocratie", un atout pour la candidature de la Turquie à l'Union européenne.
Saluée par l'UE comme "un pas dans la bonne direction", la révision limite les prérogatives de la justice militaire et modifie, au profit du pouvoir, la structure de deux instances judiciaires, bastions de la laïcité et adversaires du gouvernement: la Cour constitutionnelle et le Conseil supérieur de la magistrature (HSYK) qui nomme juges et procureurs.
L'opposition affirme que cette réforme menace l'indépendance de la justice et remet en cause la séparation des pouvoirs.
Pour elle, un vote positif verra l'entrée de proches de l'AKP dans ces instances à la composition élargie, ce qui permettra de mieux contrôler le judiciaire avant les législatives prévues de l'été 2011.
Après avoir voté à Istanbul, le Premier ministre a qualifié cette consultation d'"importante épreuve démocratique" pour son pays.
"Si on ne dit pas non maintenant, la Turquie perdra ses valeurs républicaines", a dit pour sa part à l'AFP Mustafa Süzer, la cinquantaine, qui votait à Ankara avec son épouse, sous un beau soleil, dans une école du quartier résidentiel de Cankaya, bastion du camp laïque.
Selon ce pharmacien, l'AKP joue dans ce référendum sur la mémoire douloureuse du putsch militaire de 1980, dans une attitude "revancharde" à l'égard de l'armée, déjà sur la sellette en Turquie, où des dizaines de militaires sont poursuivis pour complots contre le régime.
Cette réforme pourrait de fait permettre de juger les auteurs du coup d'Etat de 1980, survenu il y a 30 ans, jour pour jour.
A Istanbul, la population a bravé la pluie pour voter. "Nous ne voulons plus de coups d'Etat militaires dans ce pays. Nous voulons une Constitution civile", a déclaré Serkan Misirlioglu, agent commercial de 32 ans.
La réforme soumet également la dissolution des partis politiques au contrôle du Parlement, dominé par l'AKP. Ce parti avait failli être interdit en 2008 pour activités antilaïques.
Une victoire du non relancerait l'opposition avant les législatives, face à un AKP qui n'a perdu aucune élection depuis 2002, notent des analystes.
Les Turcs se sont prononcés dimanche par référendum sur une révision controversée de la Constitution qui renforcerait le régime islamo-conservateur, face à l'opposition laïque et à l'armée.Les bureaux de vote, ouverts à 05H00 GMT, ont fermé à 14H00 GMT.Les premiers résultats de ce scrutin, qui selon...