L'Iran libèrera samedi l'un des Américains détenus

L'un des Américains détenus en Iran sera libéré samedi matin, probablement l'un de trois randonneurs prisonniers depuis plus d'un an, a affirmé jeudi à l'AFP le ministère de la Culture et Guidance islamique.
Le ministère a informé l'AFP par un SMS: "Libération de l'un des Américains détenus, samedi (...) à 09H00 (04H30 GMT) à l'hôtel Esteghlal" à Téhéran.
Le ministère de la Culture a souvent recours à des SMS pour prévenir la presse d'évènements particuliers.
Contacté par l'AFP, un responsable au ministère a refusé de révéler l'identité du détenu mais a indiqué que l'un des vice-présidents iranien assisterait à la cérémonie de libération.
Téhéran garde en détention sans les avoir jugés trois Américains -- Shane Bauer, Sarah Shourd et Josh Fattal, âgés chacun d'une trentaine d'années --, arrêtés le 31 juillet 2009 par les autorités iraniennes à proximité de la frontière avec l'Irak.
Tous trois assurent avoir franchi la frontière par erreur après s'être égarés lors d'une randonnée au Kurdistan irakien.
Les autorités américaines ont toujours affirmé que ces trois randonneurs, que Téhéran a accusés tour à tour d'entrée illégale sur le territoire iranien ou d'espionnage, étaient innocents et réclamé leur libération.
Les familles avaient rendu publiques le 23 avril des informations inquiétantes quant à leur état de santé, poussant l'administration du président Barack Obama à réclamer à nouveau leur libération immédiate.
Nora Shourd, la mère de Sarah, avait rappelé mi-août à l'AFP que sa fille, âgée de 31 ans, avait été diagnostiquée comme étant en phase pré-cancéreuse et souffre de dépression.
Elle avait indiqué s'être adressée à Manfred Nowak, un expert de l'ONU sur la torture, après un appel téléphonique de sa fille, dans lequel celle-ci se plaignait d'être détenue à l'écart et de se voir refuser tout soin médical depuis cinq mois.
Téhéran avait évoqué pour la première fois fin mai un éventuel échange entre les trois Américains et les Iraniens retenus aux Etats-Unis, appelant Washington à un "geste humanitaire" envers les Iraniens détenus sur le sol américain.
Début août, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères avait déclaré, sur le site de la télévision d'Etat, que les autorités compétentes menaient une enquête d'éventuelles actions contre la sécurité nationale de la part des trois Américains.
A la fin du mois, le ministre iranien des Renseignements, Heydar Moslehi, avait indiqué que l'enquête se terminerait "bientôt".
Les relations entre les Etats-Unis et l'Iran se sont tendues encore ces derniers mois après l'adoption d'une nouvelle série de sanctions visant le programme nucléaire iranien controversé.