L'objet des pourparlers directs entre les deux camps, qui ont repris jeudi à Washington, est d'élaborer dans un délai d'un an un "accord-cadre" -avec des arrangements "intermédiaires"- fixant les grandes lignes d'un règlement final du conflit. Un tel règlement permettrait la création d'un État palestinien et l'établissement d'une "paix durable" au Proche-Orient.
Le chef du gouvernement israélien envisage d'organiser un référendum en Israël s'il parvient à conclure un tel "accord-cadre".
"Nous voulons parvenir à un compromis historique avec nos voisins palestiniens, qui préserve nos intérêts, au premier chef dans le domaine de la sécurité", a répété M. Netanyahu au début du conseil des ministres.
Il a d'autre part estimé que le monde arabe semblait "mûr pour la paix".
Adoptant un ton beaucoup plus pessimiste, le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a affirmé dimanche qu'il ne croyait pas à la possibilité de parvenir à un accord global "ni cette année ni pour la prochaine génération".
Les Palestiniens restent pour leur part circonspects.
Leur principal négociateur, Saëb Erakat, a prévenu que l'Autorité palestinienne présidée par Mahmoud Abbas, un modéré soutenu par les chancelleries occidentales, disparaîtra si les nouvelles discussions directes relancées jeudi à Washington avec Israël ne débouchent pas sur un accord.
"Nous espérons parvenir à un État palestinien. Si nous n'y arrivons pas maintenant, autant rentrer à la maison", a déclaré M. Erakat, ajoutant qu'un tel scénario scellerait la victoire des islamistes du Hamas opposés à tout compromis avec Israël et qui contrôlent la bande de Gaza.
"Si nous obtenons un accord, le Hamas disparaîtra, mais si nous échouons alors c'est nous qui disparaîtrons. J'espère vraiment que l'on peut y arriver, "inch'Allah"" (si Dieu le veut), a-t-il souligné.
L'Autorité palestinienne a déjà fait savoir qu'elle abandonnera les négociations si le Premier ministre israélien lève un moratoire de dix mois sur la construction juive en Cisjordanie occupée au terme du gel partiel le 26 septembre.
M. Netanyahu a d'ores et déjà laissé entendre qu'il n'avait pas l'intention de reconduire ce moratoire, tout en se gardant de le dire publiquement lors du sommet de Washington.
"Si (Benjamin) Netanyahu annonce le 26 (septembre) une reprise des activités de colonisation, nous nous retirerons des négociations. Notre position est claire et ferme", a affirmé l'un des négociateurs palestiniens à Washington, Nabil Chaath.
Les Palestiniens avaient, en vain, tenté d'obtenir des garanties américaines sur un maintien du gel de la colonisation avant de reprendre les négociations directes.
Dans le cadre de ce dialogue, MM. Netanyahu et Abbas doivent se retrouver les 14 et 15 septembre dans la station balnéaire égyptienne de Charm el Cheikh, en présence de la secrétaire d'État Hillary Clinton et de l'émissaire spécial américain George Mitchell.
Les rencontres entre l'Israélien et le Palestinien auront ensuite lieu "toutes les deux semaines".
Au menu des pourparlers figurent les questions de sécurité et les frontières, mais aussi le statut de Jérusalem, les réfugiés ainsi que le partage de l'eau.
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