"Nous ne basons pas nos positions (concernant le TSL) sur des informations propres à l'enquête", s'est borné à déclarer M. Hariri. "Assez de spéculations, assez d'intimidation, assez de provocation", a-t-il dit, sans autre précision.
Auparavant, le député Ammar Houri, du mouvement "Futur" de Saad Hariri, avait assuré à l'AFP que son chef ne pouvait "sûrement pas être au courant" du contenu de l'acte d'accusation, dont la publication par le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) est attendu en fin d'année.
Jeudi, lors d'une intervention par vidéo-conférence, Hassan Nasrallah a affirmé que Saad Hariri, "avant son voyage à Washington" en mai, lui avait "rendu visite" et l'avait informé que "des membres indisciplinés" du Hezbollah seraient "désignés par l'acte d'accusation" du TSL, créé en 2007 par l'ONU.
"C'est faux. Ils ont juste parlé des informations de presse" sur la possibilité d'une mise en cause par le TSL du Hezbollah dans l'assassinat en 2005 du père de l'actuel Premier ministre, a précisé M. Houri.
M. "Hariri n'a pas informé Nasrallah du contenu de l'acte d'accusation pour la simple raison qu'il n'est pas au courant de ce" contenu, a affirmé de son côté le député Hadi Hbeich, également du mouvement "Futur", dans un entretien vendredi soir à "Radio Liban".
"Nous n'avons pas du tout peur, nous ne sommes pas inquiets, nous savons nous défendre", avait assuré Hassan Nasrallah lors de son discours jeudi.
Rafic Hariri, ancien Premier ministre devenu opposant à l'hégémonie de Damas au Liban, a été tué avec 22 autres personnes dans un attentat à la camionnette piégée à Beyrouth le 14 février 2005.
Le TSL est chargé de juger les auteurs présumés d'attaques terroristes au Liban, dont l'assassinat de Rafic Hariri.
Les deux premiers rapports de la commission d'enquête de l'ONU avaient conclu à des "preuves convergentes" mettant en cause les renseignements syriens et libanais. La Syrie a toujours nié toute implication.
En mai 2009, l'hebdomadaire allemand Der Spiegel avait affirmé que la commission d'enquête s'orientait désormais vers une piste menant au Hezbollah, provoquant une série de spéculations dans la presse locale et internationale.
Cette perspective fait craindre une exaspération des tensions au Liban.
En mai 2008, des affrontements entre partisans de Saad Hariri et du Hezbollah avaient éclaté et fait une centaine de morts en une semaine.
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