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Yémen/rebelles chiites : crainte d'une 7e guerre dans le nord

Près de cinq mois après la conclusion d'un cessez-le-feu, la tension est remontée dans le nord du Yémen avec des escarmouches à répétition entre les rebelles zaïdites et des tribus loyales au gouvernement, laissant craindre une septième guerre.
Les autorités et les tribus qui leur sont loyales accusent ces rebelles chiites de ne pas respecter les clauses du cessez-le-feu entré en vigueur le 12 février.
Selon les rebelles, le pouvoir n'a pas honoré son engagement de libérer des centaines de prisonniers et de reconstruire Saada, le fief de la rébellion.
Les "Houthis n'ont pas évacué leurs positions dans les montagnes et ne se sont pas conformés aux six clauses acceptées par (leur chef) Abdelmalek al-Houthi", a pour sa part déclaré à l'AFP le député de Saada Faëz al-Aoujari, parlant des rebelles zaïdites.
"La situation n'avance pas sur la voie de la paix à Saada mais vers l'escalade et la persistance de la violence", a ajouté M. Aoujari, proche du gouvernement, accusant les rebelles de combattre les tribus qui "refusent leur présence".
Depuis la fin, en février, de la "Sixième guerre" entre l'armée et les rebelles depuis 2004, des affrontements ont opposé par intermittence les tribus des Majli, Aoujari et Beni Aouir, loyales aux autorités, aux rebelles zaïdites. Ces affrontements ont conduit à la fermeture, à plusieurs reprises, de l'axe routier Sanaa/Saada.
"Le fait de nous accuser de violer (la trêve) relève d'allégations infondées visant à entraver la libération des détenus et à couvrir des intentions belliqueuses", a déclaré à l'AFP un chef militaire rebelle.
Dans un récent communiqué, la rébellion a accusé les autorités de "ne pas oeuvrer sérieusement pour la paix".
Selon les rebelles, les autorités "n'ont pas libéré les détenus malgré l'amnistie présidentielle" et n'ont pas fait de progrès "sur les autres dossiers comme ceux des disparus, de la reconstruction, des indemnisations et l'arrêt des campagnes d'arrestation et de l'armement des milices".
Ils accusent les autorités de distribuer des armes aux tribus et de "préparer une guerre générale dans la province de Saada et dans le sud", où opère un mouvement séparatiste.
Les rebelles et le gouvernement se rejettent encore la responsabilité de la situation, qui empêche quelque 250.000 déplacés dans le nord du pays de regagner leurs foyers.
Un nouvel accord entre les rebelles et la Commission nationale chargée de superviser l'application du cessez-le-feu a été révélé début juillet.
Ce document en 22 points, que l'AFP a pu consulter, prévoit notamment l'acheminement de tous les prisonniers zaïdites à Saada en vue de leur libération, la remise simultanée par les rebelles des équipements civils et militaires saisis durant la guerre, et une réconciliation entre les tribus.
Le président Ali Abdallah Saleh avait proclamé le 21 mai une amnistie générale pour tous les partisans des séparatistes sudistes ou de la rébellion zaïdite, une branche du chiisme.
Mais le porte-parole des rebelles, Mohammad Abdel Salam, a affirmé à l'AFP que sur un millier des partisans de son groupe faits prisonniers en raison de la guerre à Saada, seuls quelques centaines avaient été libérés depuis.
Une source proche des rebelles a indiqué à l'AFP que des dizaines de détenus zaïdites avaient été transférés mardi de Sanaa à Saada par trois hélicoptères, une première initiative sur la voie de l'application du nouvel accord.
La sixième guerre entre les rebelles, qui dénoncent une marginalisation politique, sociale et religieuse, et l'armée avait éclaté le 11 août 2009. Le conflit a fait depuis 2004 plusieurs milliers de morts.
Près de cinq mois après la conclusion d'un cessez-le-feu, la tension est remontée dans le nord du Yémen avec des escarmouches à répétition entre les rebelles zaïdites et des tribus loyales au gouvernement, laissant craindre une septième guerre.Les autorités et les tribus qui leur sont loyales accusent ces rebelles chiites de ne...