Karzai veut une meilleure coordination militaire en Afghanistan

Le président afghan Hamid Karzai a appelé jeudi les troupes étrangères sous commandement américain à se coordonner davantage avec l'armée afghane pour leurs opérations contre les insurgés en Afghanistan, selon un communiqué de la présidence.

M. Karzai a fait cette déclaration au cours d'une réunion à Kaboul des responsables afghans de la sécurité, à quelques jours d'une rencontre à Washington avec le président américain Barack Obama, avec lequel ses relations se sont sérieusement détériorées ces derniers mois.

"Le président (Karzai) a souligné l'importance de la coordination entre les forces afghanes et les forces internationales", selon le communiqué publié après la réunion.

"Le président a déclaré que les propositions déjà présentées à la communauté internationale par le gouvernement afghan sur la révision des stratégies sécuritaires et opérationnelles (...) rendraient la lutte contre le terrorisme plus efficace", ajoute le communiqué.

M. Karzai, dont le pouvoir est soutenu par les Occidentaux, a appelé à de nombreuses reprises les forces internationales qui opèrent sous commandement américain en Afghanistan à coordonner leurs activités militaires avec l'armée afghane, afin de réduire le nombre des victimes civiles de ces opérations.

M. Karzai estime que les opérations devraient se concentrer sur les bastions d'insurgés situés dans les zones tribales du Pakistan voisin, de l'autre côté de la frontière, plutôt que sur les villages afghans.

De manière significative, M. Karzai est revenu sur le sujet à trois jours de son départ le 9 mai pour les Etats-Unis, où il doit s'entretenir avec les responsables américains et en particulier rencontrer le 12 mai le président Obama.

"Nous espérons que cette visite conduira à des améliorations dans le cadre des relations stratégiques entre l'Afghanistan et les Etats-Unis", avait déclaré mardi le porte-parole de la présidence afghane, Waheed Omar, qualifiant la visite d'"extrêmement importante".

M. Karzai avait accusé début avril les Occidentaux d'être les responsables des fraudes aux dernières élections présidentielle et provinciales. Une détérioration des relations entre Kaboul et Washington s'en était suivie.