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Israël/paix : la droite fulmine après "l'appel à la raison" de juifs d'Europe

La droite au pouvoir en Israël a dénoncé mardi "l'appel à la raison" de juifs de gauche européens critiquant sévèrement la politique du gouvernement israélien, alors que la gauche locale, bien plus faible, applaudissait à l'initiative.

Le texte, soutenu en Europe par plus de 4.000 signataires, a été officiellement présenté lundi à Bruxelles par le JCall ("European Jewish Call for Reason").

En réaction, la députée Miri Regev, du parti Likoud (droite) du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a estimé "inadmissible que les signataires préconisent des pressions sur Israël pour geler la colonisation".

La "réponse du monde libre au terrorisme islamique ne doit pas consister à baisser la tête", a-t-elle déclaré à l'AFP.

A l'extrême droite, le député Aryeh Eldad (Union Nationale, 4 sièges sur 120) a dénié aux signataires "le droit de s'immiscer dans les affaires intérieures israéliennes", "tout droit de veto" sur la politique d'Israël.

"Ce ne sont pas des gauchistes de salon et des communistes qui dicteront à Israël sa ligne de conduite" a-t-il affirmé, qualifiant les signataires de "naïfs et d'imbéciles".

Au centre-droit, le député Oriel Schneller du parti Kadima (opposition, 28 sièges) a déploré que "des groupes juifs de par le monde portent atteinte à la solidarité juive avec Israël".

L'émergence de cet appel européen dans la foulée du JStreet américain -un groupe de pression juif de gauche- constitue selon lui "un phénomène dangereux, même si les signataires peuvent avoir de bonnes intentions".

En revanche, le journal Haaretz (gauche) a porté aux nues cette initiative, écrivant lundi dans son éditorial:" C'est une bonne nouvelle que des milliers de Juifs dans le monde entier, dont des intellectuels de renom, appellent à mettre un terme à l occupation pernicieuse (des Territoires palestiniens) après 43 ans".

Dans le même journal, l'écrivain et ancien député de gauche Yossi Sarid a félicité dimanche les "signataires pour cet acte d'amour envers Israël", soulignant que les "meilleurs amis d'Israël ne sont pas forcément ceux qui refusent de critiquer sa politique".

Pour le politologue Emmanuel Sivan, le manifeste de J-Call traduit un "véritable ras-le-bol de ceux qui se rangent en général du côté d'Israël et n'en peuvent plus de devoir taire leurs critiques".

En ce sens, cette démarche est "l'amorce d'une fissure inquiétante entre la diaspora et Israël", a-t-il expliqué à l'AFP.

Cependant, il juge "minimal" pour l'heure l'impact de l'appel sur les Israéliens, déplorant que le manifeste n'évoque pas la "part de responsabilité des Palestiniens" dans le blocage du processus de paix.

JCall entend créer un mouvement européen capable de peser sur les décisions de l'Union européenne ou des Etats-Unis concernant le Proche-Orient.

Partisans de la solution de "deux Etats pour deux peuples (israélien et palestinien)" et inquiets de la "délégitimation d'Israël¨, les signataires estiment que "l'alignement systématique sur la politique du gouvernement israélien est dangereux car il va à l'encontre des intérêts véritables de l'Etat d'Israël".

L'appel signé par des intellectuels juifs de renom en France, comme Bernard-Henri Lévy et Alain Finkielkraut, a créé des remous dans la communauté juive.

La droite au pouvoir en Israël a dénoncé mardi "l'appel à la raison" de juifs de gauche européens critiquant sévèrement la politique du gouvernement israélien, alors que la gauche locale, bien plus faible, applaudissait à l'initiative.
Le texte, soutenu en Europe par plus de 4.000 signataires, a été officiellement...