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Imbroglio au Kirghizstan sur de premières négociations avec Bakiev

L'OSCE a annoncé samedi soir au Kirghizstan que le gouvernement provisoire était prêt à des pourparlers avec le président déchu, Kourmanbek Bakiev, une information démentie par les autorités kirghizes, alors que le calme régnait dans ce pays d'Asie centrale en deuil.

"Le gouvernement provisoire est prêt à négocier avec Kourmanbek Bakiev. Hier (vendredi), une première tentative a même eu lieu, mais je ne peux dire quel en a été le résultat. Le plus important est que le processus a commencé", a annoncé samedi soir le représentant spécial de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) au Kirghizstan, Janibek Karibjanov.

Il a aussi jugé inacceptable la situation actuelle où "de facto le pouvoir est dans une main, de jure dans une autre".

Le chef du cabinet de Rosa Otounbaïeva, qui dirige le gouvernement provisoire, a démenti tout contact avec M. Bakiev, à qui les autorités intérimaires ont proposé vendredi de quitter le pays tout en l'accusant de vouloir reprendre le pouvoir par la force.

"Non, absolument pas!" a réagi ce haut responsable, Edil Baïssalov, dans un email à l'AFP, "nous ne sommes pas en contact" avec M. Bakiev.

Les autorités kirghizes intérimaires ne se sont exprimées samedi que lors des funérailles de 16 des 79 victimes des affrontements de mercredi à Bichkek, qui ont forcé le président à la fuite vers son bastion, au sud du pays.

Quelque 10.000 personnes ont participé aux cérémonies au cimetière d'Ata-Beiit, à 40 km de Bichkek. Les corps enveloppés dans des draps et des drapeaux kirghiz ont été placés devant la foule avant d'être mis en terre dans ce lieu de recueillement qui abrite un monument aux victimes des répressions staliniennes.

"Ce régime (déchu) est devenu l'ennemi du peuple car il a tiré sur des patriotes, les meilleurs fils de la nation et nous, nous ferons tout pour installer un pouvoir juste", a déclaré Rosa Otounbaïeva.

A Bichkek, comme ailleurs dans le pays, la journée s'est déroulée sans incident. La stabilité du Kirghizstan, dont l'économie est en morceaux, est essentielle pour les Etats-Unis qui y maintiennent une base aérienne clé pour déployer leurs militaires en Afghanistan.

L'armée américaine a d'ailleurs décidé d'y suspendre provisoirement ses vols transportant les soldats. L'ambassade américaine a cependant indiqué que du "matériel médical et de l'aide" étaient donnés au Kirghizstan depuis Manas.

Par ailleurs, un rassemblement populaire traditionnel à Djalal-Abad (sud), où M. Bakiev est réfugié, a été annulé samedi matin alors que les autorités craignaient qu'il ne dégénère en affrontements entre partisans et opposants au président déchu.

Enfin, alors que le gouvernement provisoire est confronté à des difficultés financières, un de ses représentants, Almazbek Atambaïev, est attendu samedi soir à Bichkek après un déplacement à Moscou où il a rencontré le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, afin de demander une aide économique.

Les autorités kirghizes ont accusé l'entourage de M. Bakiev d'avoir vidé les caisses de l'Etat avant de fuir.

Les détracteurs du président déchu le jugent coupable d'avoir mis en place un vaste système de corruption profitant à sa famille. Ces accusations et la misère dans le pays sont à l'origine de la manifestation mercredi, au cours de la laquelle la police a ouvert le feu.

L'OSCE a annoncé samedi soir au Kirghizstan que le gouvernement provisoire était prêt à des pourparlers avec le président déchu, Kourmanbek Bakiev, une information démentie par les autorités kirghizes, alors que le calme régnait dans ce pays d'Asie centrale en deuil.
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