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L'Europe veut s'attaquer à la censure des médias étrangers en Iran

Les pays de l'UE ont annoncé lundi leur intention d'agir contre l'Iran pour "mettre fin" au brouillage des programmes étrangers de radio et télévision diffusés vers ce pays, au moment où les négociations sur des sanctions sur le dossier nucléaire peinent à progresser.

Lors d'une réunion à Bruxelles, les ministres européens des Affaires étrangères ont exprimé leur "grande préoccupation" face au brouillage en Iran des programmes de la Deutsche Welle et de la BBC notamment, face au blocage des téléphones portables et à la surveillance de l'internet.

"L'Union européenne est déterminée à suivre cette question et à agir en vue de mettre fin à cette situation inacceptable", ont-ils prévenu dans une déclaration commune.

Le texte fait suite à une initiative franco-germano-britannique la semaine dernière.

S'en prendre aux restrictions à la liberté d'expression en Iran permet aux Européens d'accentuer la pression sur Téhéran sur un nouveau terrain, alors que les discussions sur le nucléaire piétinent.

Au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, les grandes puissances occidentales - qui doutent du caractère purement civil du programme nucléaire iranien - ne sont toujours pas parvenues à arracher l'assentiment de la Chine à un nouveau train de sanctions, face au refus de Téhéran de suspendre ses activités nucléaires sensibles.

"Il est temps désormais de montrer de façon unie que nous sommes déterminer à défendre la crédibilité de la non-prolifération nucléaire", a estimé lundi le chef de la diplomatie britannique, David Miliband, à son arrivée à Bruxelles.

"Le temps commence à manquer, et il s'écoule rapidement", a prévenu le ministre finlandais des Affaires étrangères Alexander Stubb. En cas d'échec au Conseil de sécurité "nous devrions nous orienter vers des sanctions européennes unilatérales", a-t-il dit. "Tout le monde en a ras-le-bol du gouvernement iranien et de la façon dont il mène les négociations" sur son programme nucléaire.

Dans ce contexte, l'adoption de la déclaration des pays européens sur la censure en Iran et leur unité sur la nécessité d'agir est "un progrès", s'est réjoui son homologue français Bernard Kouchner.

Reste à savoir exactement de quelle manière agir contre le brouillage, a admis la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton: "Nous avons besoin de réfléchir à ce que nous ferons en termes de réponse".

Dans leur lettre commune la semaine dernière, MM. Miliband, Kouchner et leur homologue allemand Guido Westerwelle avaient demandé que soit étudié "ce qui doit être fait pour limiter et même interdire le transfert de biens et de technologies" permettant contrôle, censure et répression par l'Etat iranien à l'encontre de son peuple.

Mais le texte adopté lundi ne rentre pas dans le détail des mesures.

Le ministre italien Franco Frattini s'est dit "favorable" à un blocage des exportations de technologies de brouillage et de censure de l'internet vers l'Iran.

Une autre piste, l'arrêt de la diffusion satellitaire en Europe des programmes de la télévision officielle iranienne, risque de ne pas apporter de résultat concluant, a commenté le Luxembourgeois Jean Asselborn.

"Nous ne sommes pas des censeurs", a renchéri M. Kouchner, tout en ajoutant que cette question "mérite d'être discutée".

Le brouillage des télévisions étrangères a culminé à l'occasion de l'anniversaire de la Révolution islamique, le 11 février.

Le comité du règlement de l'Union internationale des télécommunications (UIT) doit lui-même se réunir cette semaine pour étudier une plainte des opérateurs du satellite Eutelsat contre les brouillages en Iran.

Les pays de l'UE ont annoncé lundi leur intention d'agir contre l'Iran pour "mettre fin" au brouillage des programmes étrangers de radio et télévision diffusés vers ce pays, au moment où les négociations sur des sanctions sur le dossier nucléaire peinent à progresser.
Lors d'une réunion à Bruxelles, les ministres...