Nouvel An persan : 50.000 Kurdes rassemblés à Diyarbakir sous surveillance

Quelque 50.000 Kurdes se sont rassemblés dimanche à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, pour célébrer le Nouvel An persan, des festivités qui se déroulent sous haute surveillance de la police, selon un journaliste de l'AFP.

Quelque 3.000 policiers, selon des sources policières, étaient mobilisés et des hélicoptères survolaient la plus grande ville de cette région à majorité kurde.

Cette fête de Norouz, qui coïncide avec l'équinoxe de printemps, est célébrée dans toute l'Asie centrale et en Iran. Dans le sud-est de la Turquie, elle est devenue l'occasion pour la communauté kurde de demander plus de libertés et d'apporter son soutien au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste), interdit.

En 1992, ces célébrations avaient été marquées par des affrontements entre manifestants et forces de sécurité, qui avaient fait 50 morts. En 2008, elles avaient été interdites dans plusieurs villes mais de nouvelles violences avaient éclaté, faisant deux morts.

Dimanche, à Diyarbakir, des manifestants brandissaient des portraits d'Abdullah ضcalan, le leader du PKK emprisonné en Turquie depuis 1999, et entonnaient des chants kurdes à la gloire du PKK. Des femmes en costumes traditionnels agitaient des drapeaux kurdes, rouge, jaune, vert.

A Istanbul, qui compte aussi une importante communauté kurde, des milliers de personnes se sont rassemblées pour célébrer Norouz.

Samedi, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a lancé un appel à la réconciliation. En août, son gouvernement avait annoncé des propositions pour accroître les libertés des Kurdes et enrayer la popularité du PKK. Le conflit a fait quelque 45.000 morts depuis 1984.

Mais le plan du gouvernement a échoué en décembre lorsque sept soldats turcs ont été tués dans un guet-apens du PKK et lorsque la Cour constitutionnelle a dissous le principal parti pro-kurde, le Parti pour une société démocratique (DTP), pour ses liens présumés avec le PKK, soulevant une vague de protestation chez les Kurdes et des manifestations violentes.