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Nucléaire iranien : Ryad réservé sur une intervention auprès de Pékin

Ryad a exprimé lundi des réserves sur une éventuelle intervention pour tenter de convaincre Pékin de soutenir un projet américain de nouvelles sanctions au Conseil de sécurité de l'ONU contre l'Iran pour son programme nucléaire controversé.

A l'issue de discussions avec la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, en visite dans le royaume, le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Saoud el-Fayçal a affirmé que la Chine n'avait "pas besoin des suggestions" de Ryad sur le dossier iranien.

Les Chinois "assument avec sérieux leurs responsabilités au sein du Groupe 5+1 et n'ont pas besoin de suggestion de l'Arabie saoudite sur ce qu'ils doivent faire", a dit le prince Saoud lors d'une conférence de presse avec Mme Clinton à Ryad.

Le prince Saoud était interrogé sur la possibilité que Ryad propose à Pékin des garanties sur la fourniture de pétrole pour amener la Chine à voter de nouvelles sanctions au Conseil de sécurité contre l'Iran.

Il a estimé que les sanctions étaient "une solution à long terme". "Nous examinons cette question à plus court terme car nous sommes plus proches de la menace", a-t-il dit.

Des membres de l'entourage de Mme Clinton avaient indiqué qu'il était possible qu'elle demande à ses interlocuteurs saoudiens d'user de leur influence auprès de la Chine, récalcitrante à de nouvelles sanctions contre l'Iran, pour l'amener à changer d'attitude.

Son assistant pour le Moyen-Orient, Jeffrey Feltman, a indiqué que la Chine a "d'importants liens commerciaux" avec le royaume, lequel pourrait, selon lui, mettre à profit ces liens "pour aider à accroître les pressions que ressentira l'Iran".

Mme Clinton a de son côté estimé lors de la conférence de presse que "de plus en plus d'aspects de la société iranienne (...) n'étaient plus contrôlés par les dirigeants religieux ni par les dirigeants politiques", mais par les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique du régime.

Elle avait affirmé plus tôt que l'Iran était en train de devenir une "dictature militaire" cherchant à produire une bombe nucléaire.

Dans des déclarations aux journalistes dans l'avion l'emmenant à Ryad, Mme Clinton a affirmé que les Pasdaran (gardiens de la révolution) exerçaient "un monopole croissant sur des parties importantes de l'économie" et qu'ils étaient "en charge du programme nucléaire".

Les Etats-Unis avaient unilatéralement annoncé mercredi le renforcement de leurs sanctions contre les Gardiens de la révolution.

Mme Clinton a ajouté que "l'objectif des sanctions est (...) de provoquer un changement d'attitude" du régime iranien.

Dans l'après-midi, Mme Clinton, qui a entamé dimanche au Qatar sa tournée dans le Golfe, s'était entretenue pendant plus de quatre heures avec le roi Abdallah sous une tente dans un campement en plein désert, appelé Rawdat Khurayim, à 60 km au nord-est de Ryad.

Par ailleurs, face à une opinion publique arabe frustrée par l'impasse actuelle dans le processus de paix israélo-palestinien, Mme Clinton a assuré lundi matin à Doha que de "sérieuses" négociations de paix étaient possibles cette année entre les Palestiniens et les Israéliens.

"J'ai bon espoir que cette année sera marquée par le début de sérieuses négociations" entre Israéliens et Palestiniens, a-t-elle déclaré au cours de la rencontre avec les étudiants.

Un adjoint de l'émissaire américain pour le Proche-Orient George Mitchell, David Hale, se rendra dans les prochains jours à Ramallah, en Cisjordanie, pour rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas, a-t-on appris dans l'entourage de Mme Clinton.

M. Mitchell a récemment présenté une nouvelle initiative prévoyant des discussions indirectes entre Israéliens et Palestiniens pendant trois mois, avec l'espoir de relancer le processus de paix.

Ryad a exprimé lundi des réserves sur une éventuelle intervention pour tenter de convaincre Pékin de soutenir un projet américain de nouvelles sanctions au Conseil de sécurité de l'ONU contre l'Iran pour son programme nucléaire controversé.
A l'issue de discussions avec la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, en...