Violent accrochage à Aïn el-Heloué : deux tués et des blessés

Deux personnes, dont un officier du Fateh palestinien, ont péri lundi après-midi lors d'affrontements entre ce mouvement et un groupuscule islamiste dans le camp de réfugiés d'Aïn el-Heloué, dans le sud du Liban, a-t-on appris auprès de plusieurs sources.

"Des heurts ont éclaté dans le camp d'Aïn el-Heloué entre des militants du Fateh et ceux d'Osbat al-Ansar, à la suite d'une embuscade tendue par ce groupuscule et qui a visé un membre" du mouvement du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a déclaré le responsable palestinien.

L'armée libanaise a précisé qu'un "officier du Fateh" avait été tué. Une femme a également péri après avoir été touchée par une balle perdue, a-t-on appris de source médicale.

Des ambulances sont sorties du camp transportant au moins trois personnes blessées, dont une grièvement, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Les affrontements, impliquant des tirs à l'arme légère et des tirs de roquettes, se poursuivaient en début de soirée à quelques mètres de l'entrée nord du camp, qui est gardée à l'extérieur par un barrage de l'armée libanaise, a-t-il observé.

Plusieurs habitants d'Aïn el-Héloué ont fui le camp vers une mosquée proche.

"Nous tentons de calmer la situation", a indiqué à l'AFP Mounir Maqdah, le chef de la "police" chargée de veiller à la sécurité des 12 camps de réfugiés palestiniens au Liban. "Il s'agit d'un problème personnel qui a dégénéré en affrontements armés", a-t-il précisé.

L'armée libanaise n'a pas le droit d'entrer dans ces camps installés depuis la la création de l'Etat d'Israël en 1948, selon un accord tacite entre les factions palestiniennes et l'armée

Les assassinats et des règlements de compte sont fréquents dans le camp d'Aïn el-Héloué (plus de 45 000 habitants), qui se situe dans la banlieue de Saïda, la grande ville du sud du Liban, et où des groupuscules extrémistes sont depuis des années installés à la faveur de la misère qui y règne.

Les camps palestiniens du Liban sont considérés comme des poudrières. En 2007, des affrontements de plus de trois mois entre l'armée libanaise au groupe extrémiste Fateh el-Islam dans le camp de Nahr el-Bared (nord), ont fait plus de 400 morts, dont 168 soldats.